L’étude Liraglutide Effect and Action in Diabetes – Evaluation of Cardiovascular Outcome Results (LEADER), randomisée en double aveugle versus placebo a mis en évidence une baisse significative de 13 % des événements cardiovasculaires majeurs (décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral non fatals) chez les patients ayant reçu du liraglutide comparativement à ceux du bras placebo. Le traitement par l’agoniste du GLP1 de longue durée d’action s’est aussi accompagné d’une réduction de la mortalité globale et du risque d’insuffisance rénale.
L’étude, à laquelle ont participé 410 sites de 32 pays, a inclus 9 340 diabétiques de type 2 à haut risque cardiovasculaire, qui ont été randomisés pour recevoir du liraglutide (n = 4 668) ou un placebo (n = 4 672). Les critères d’inclusion comprenaient un âge > 50 ans et une HbA1c > 7 %. Les patients étaient âgés en moyenne de 64 ans, 64 % étaient des hommes et l’HbA1c à l’inclusion était en moyenne de 8,7 %. Près des trois-quarts avaient un antécédent cardiovasculaire. Ils ont été suivis au minium 3,5 ans, en moyenne 3,8 ans. Les patients du bras actif ont reçu des injections quotidiennes de liraglutide à une dose initiale de 0,6 mg la première semaine, de 1,2 mg la deuxième semaine, puis jusqu’à 1,8 mg selon la tolérance.
Les patients des deux bras pouvaient recevoir par ailleurs tous les médicaments dont ils avaient besoin pour contrôler leur diabète, leur pression artérielle ou leur cholestérol.
Au terme du suivi, les auteurs ont rapporté une baisse significative (p <0,001) de 13 % des événements cardiovasculaires majeurs (critère primaire d’évaluation) dans le groupe liraglutide versus placebo. La mortalité cardiovasculaire a été réduite de 22 %, la mortalité de toute cause de 15 % et le risque d’évolution vers une insuffisance rénale de 22 %.
« Ces résultats confirment que le liraglutide apporte des bénéfices au-delà du contrôle de la glycémie », a indiqué le Pr John Buse (Chapel Hill, États-Unis), investigateur principal de l’étude.
Le taux d’effets indésirables a été comparable dans les deux bras thérapeutiques, y compris pour les effets secondaires graves. Notamment, il n’y a pas eu de différence significative pour les atteintes pancréatiques (pancréatites, cancers). L’analyse par type de cancer a montré un moindre taux de tumeur de la prostate et de leucémies dans le groupe liraglutide.
Les auteurs ont en revanche rapporté un nombre plus élevé de lithiases biliaires et de troubles digestifs chez les patients traités par liraglutide.
Les hypoglycémies ont été significativement moindres sous traitement actif.
D’après Buse John B, University de Caroline du Nord, Chapel Hill, Etats-Unis, et Michael A Nauck, Berlin, Allemagne. Results of the Liraglutide Effect and Action in Diabetes—Evaluation of Cardiovascular Outcome Results (LEADER) Trial
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