Pour le Dr Lawrence Fischer (San Francisco), « la qualité de vie est parfois un meilleur prédicteur de morbidité et de mortalité que les paramètres biologiques et elle doit à ce titre être évaluée dans les études cliniques ». Tous les paramètres n’évoluent pas de la même façon et par exemple, la mise en route d’une mesure continue du glucose peut améliorer rapidement la glycémie mais altérer dans un premier temps la qualité de vie, en raison du stress qu’elle peut induire initialement.
« Pour les diabétiques de type 1 et leur entourage, de nouveaux questionnaires de qualité de vie élaborés à partir d’interviews de patients et de leurs proches sont en cours de validation, a indiqué Marisa Hilliard (Texas Children's Hospital). Ils pourront être utilisés à tous les âges de la vie, de l’enfance à l’âge adulte ».
Parfois, une perte de poids modeste peut avoir un impact très positif sur la qualité de vie chez des diabétiques d’âge moyen ou âgés, par le biais d’une plus grande facilité à réaliser les tâches quotidiennes, des douleurs moindres, une meilleure mobilité voire un moral en hausse. C’est ce que montre une analyse de l’étude LOOK-AHEAD (Action for health in diabetes) présentée par Gareth Dutton. Cette étude, soutenue par le National institute of health, visait à évaluer les bénéfices sur le risque cardiovasculaire et la mortalité d’une perte de poids induite par le suivi d’un programme d’intervention intensif sur le mode de vie. Cet essai a inclus plus de 5 000 diabétiques de type 2 âgés de 45 à 75 ans et dont l’indice de masse corporelle était supérieur à 25 kg/m2. Les sujets ayant suivi le programme intensif ont perdu plus de poids que les sujets témoins (perte de 6 % versus 3,5 % après un suivi moyen de 9,6 ans). Mais cette perte de poids supérieure ne s’est pas accompagnée d’une réduction de la mortalité cardiovasculaire. Toutefois, d’autres bénéfices ont été mis en évidence dans le groupe traitement intensif : amélioration des capacités physiques et de la mobilité, à court et à plus long terme, et moindre risque de souffrir de symptômes dépressifs 8 ans après l’instauration du traitement. De façon intéressante, ces bénéfices persistent à long terme malgré une reprise de poids chez certains patients.
D’après Fisher Lawrence, Quality of Life, Issues of Conceptualization and Measurement. Hilliard Marisa, Developing a Measure of Diabetes Health-related Quality of Life Across the Lifespan—Preliminary Qualitative Findings. Dutton Gareth, Quality of Life Findings from the Look AHEAD Study
Article précédent
L’hypothèse énergétique
Article suivant
La fiabilité en question
Peut mieux faire
L’hypothèse énergétique
Au-delà des chiffres, des patients
La fiabilité en question
Faut-il ajouter du glucagon à l’insuline ?
Une baisse significative sous liraglutide
Les bénéfices de l’exercice physique per se
De nouvelles voies explorées
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024