Les accidents de plongée sont rares, avec en moyenne un accident pour 6 000 à 10 000 plongées. L’accident le plus fréquent est la désaturation mais c’est l’œdème pulmonaire d’immersion (OPI) qui représente la première cause de décès (une vingtaine par an). Ces complications sont d'autant plus fréquentes que les plongeurs, du moins en France, ont un certain âge et que les conditions de délivrance des certificats médicaux ont été allégées.
Tout symptôme apparaissant dans les 24 heures suivant une plongée est considéré, jusqu’à preuve du contraire, comme un accident de plongée. La procédure est standardisée, avec une oxygénothérapie à raison de 12 à 15 l/mn et ce, quelle que soit la saturation en O2 et pour tout type d'accidents. Elle peut être débutée à bord du bateau, associée à une réhydratation per os ou IV.
L’alerte doit être donnée au Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) lorsque l’accident survient en mer et la situation évaluée par le médecin régulateur qui se met en relation avec le médecin hyperbare, lequel conseille sur la prise en charge initiale et l’orientation du plongeur en fonction du contexte.
Des plongeurs âgés avec fragilités
« Lorsqu’on suspecte un accident de désaturation, même si le patient s’améliore sous O2, il doit être transféré dans un délai le plus court possible dans un caisson hyperbare. Il ne faut pas perdre de temps à médicaliser l’accident, sauf urgence vitale, symptomatologie cardiopulmonaire ou situation d’éloignement », rappelle le Dr Mathieu Coulange, du service de médecine hyperbare, subaquatique et maritime, à l'hôpital de Sainte-Marguerite à Marseille. On voit de plus en plus d’OPI qui nécessitent une prise en charge aux urgences voire en soins intensifs de cardiologie (USIC). L'OPI résulte de contraintes hémodynamiques et mécaniques liées à la contention hydrostatique, au froid et à l’augmentation de la pression ambiante. La surcharge cardiaque peut rapidement dépasser les capacités d’adaptation de l’organisme sur un cœur pathologique, avec le risque de perte de connaissance ou d’arrêt cardiaque.
Pour le spécialiste, ces accidents pourraient être évités, sans pour autant limiter l’accès de la plongée au plus grand nombre, à condition d’adapter les pratiques à l’état clinique.
Entretien avec le Dr Mathieu Coulange, service de médecine hyperbare, subaquatique et maritime, hôpital de Sainte-Marguerite, Marseille
(1) Atelier 1. Noyades et accidents de plongées
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