Ebola : des contrôles systématiques à l’arrivée des vols Conakry-Paris dès samedi

Publié le 16/10/2014

Environ 200 contrôles de la température par jour à partir de samedi prochain. C’est ce que devront faire, à partir de samedi, les personnels du centre médical de l’aéroport Paris-Charles de Gaulle suite à la confirmation jeudi matin par la ministre des affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine des mesures de contrôle à l’arrivée des vols Conakry-Paris qui étaient jusque-là en discussion.

Un vol direct par jour

Lors d’un point presse organisé au ministère, le directeur général de la direction générale de la santé, Benoît Vallet, a précisé que seuls les vols entre Paris et Conakry de la compagnie Air France, soit une rotation par jour, seront contrôlés. « Il n’y actuellement pas d’autre vol direct vers les pays d’Afrique de l’Ouest touchés par l’épidémie », a-t-il expliqué. Les vols indirects qui aboutissent à Orly ou à Roissy ne sont pour l’instant pas concernés.

Le personnel médical de Roissy sera assisté dans sa tâche par trois bénévoles de la Croix-Rouge française qui seront présents chaque jour à l’arrivée du vol à 5h30, dès la passerelle de l’avion, placés sous l’autorité du SMUR de Roissy. La présence de ces trois volontaires répond à une demande des autorités préfectorales et sanitaires de l’aéroport de Roissy.

Harmonisation européenne des contrôles

Outre la prise de la température par un thermomètre infrarouge, un questionnaire sera rempli par les voyageurs dans l’avion et remis à l’arrivée, afin de pouvoir exclure un diagnostic possible d’infection par le virus Ebola chez ceux dont la température dépasse 38 °C. Le questionnaire permettra également de recontacter facilement les passagers si un cas possible devait être confirmé par des analyses menées par le centre national de référence (CNR) des fièvres hémorragiques virales de Lyon.

« Nous menons en ce moment une discussion avec les autres pays de l’Union européenne afin d’harmoniser nos protocoles de contrôles des voyageurs provenant de Guinée », poursuit Benoît Vallet. Les autorités espèrent ainsi éviter le risque qu’un passager arrive en France via une correspondance en Europe sans être contrôlé. En revanche, rien n’est prévu pour les vols indirects provenant de Guinée, du Sierra Leone ou du Liberia après une escale en Afrique.

Les kits anglais doivent être évalués

Au cours de cette même conférence de presse, les autorités ont fait un point sur le possible recours au kit de détection rapide du virus en PCR temps réel développé cet été par Primerdesign, une spin-off de l’université britannique de Southampton. « Ces kits viennent de recevoir leur marquage CE et doivent encore être évalués, mais il semble qu’ils soient moins spécifiques et sensibles que les tests menés par le CNR », explique Benoît Vallet.

Par ailleurs, selon un premier bilan, plus de 2 000 appels ont été recueillis par les opérateurs du numéro vert mis en place samedi par le ministère des affaires sociales et de la santé (0800.130.000). « Ce sont autant d’appels qui ne sont plus adressés aux 15 », s’est félicité le Pr Pierre Carli, directeur médical du SAMU de Paris qui explique que bien que le numéro d’urgence ait connu une grosse affluence depuis quelques mois, il « n’observe pas de psychose pour autant ».

L’Ordre national des infirmiers mis à contribution

En réponse aux critiques formulées au début de la semaine par le syndicat national des professionnels infirmiers, le ministère a fait appel à l’Ordre national des infirmiers pour diffuser les recommandations pour prendre en charge les patients et se protéger contre la maladie. Les 160 000 infirmiers inscrits au tableau de l’Ordre ont donc reçu mercredi 15 octobre 2014, par mail ou sms ce pdf résumant les principales recommandations en direction du personnel ambulatoire.

Le document met l’accent sur le besoin d’équipements de protection individuel (EPI), surtout en présence d’un patient fébrile qui tousse ou vomit, saigne du nez ou présente de la diarrhée. En face d’un cas possible, le document précise que le SAMU est chargé d’organiser l’intervention d’une équipe du SMUR, entraînée à la prise en charge de patients hautement contagieux et équipée de tenues de protection adaptées.

Dans le cas où le patient serait « excrétant » (vomissements, diarrhée), l’équipe du SMUR est également chargée d’apporter son appui pour les mesures de décontamination.
Damien Coulomb

Source : lequotidiendumedecin.fr
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