Le stress et la dépression font partie des facteurs de vulnérabilité qui contribuent au risque cardiovasculaire. Leur implication dans l’hypertension artérielle (HTA) a cependant été beaucoup moins étudiée que leur rôle dans la maladie coronaire. Une élévation de la pression artérielle est fréquente au cours d’un stress mental de quelque type que ce soit, ainsi qu’au cours d’une attaque de panique. Au long cours, le stress a un impact négatif sur les valeurs tensionnelles, comme le soulignent plusieurs méta-analyses. En 2013, Landsbergis et al. rapportaient une élévation moyenne de 3 mm Hg chez les sujets stressés comparativement aux non stressés.
Le stress lié aux conditions de travail fait l’objet de nombreuses études, qui se fondent sur deux grands modèles. Celui de Karasek où la pression de performance va de pair avec une autonomie limitée et un rôle important du soutien social au travail. Et celui de Siegrist, marqué par un déséquilibre entre l’effort fourni et la récompense obtenue, avec une composante de surinvestissement
Des travaux récents ont souligné la relation entre le stress professionnel et l’HTA masquée, deux fois plus fréquente chez les sujets soumis à un stress au travail. Ces observations ont été rapportées chez les hommes mais pas chez les femmes. Il n’y a en revanche pas de relation entre le stress professionnel et l’effet blouse blanche.
Des différences sont également observées selon le sexe en termes de baisse tensionnelle nocturne, avec un différentiel nuit/jour nettement moins marqué chez les hommes stressés comparativement aux non stressés.
Le travail et la dépression
Le stress professionnel est-il un facteur favorisant la survenue d’une HTA ? Les données de la littérature sont discordantes. Dans un travail publié en 2014, Babu GR et al. font état d’un odd ratio de 1,49 dans les études prospectives de bonne qualité méthodologique, tandis que d’autre auteurs soulignent l’intérêt de combiner les deux modèles de Karasek et Siegrist pour évaluer l’impact du stress professionnel sur la pression artérielle.
À côté du stress, la dépression a aussi un impact sur la pression artérielle, avec des valeurs souvent plus basses avant traitement, mais qui peuvent augmenter après traitement. En outre, la dépression altère l’observance thérapeutique et peut induire une inertie thérapeutique.
Il faut enfin souligner l’effet délétère du diagnostic d’HTA. Cet « effet d’étiquetage » décrit dès les années 1950 se traduit notamment par une fréquence accrue des céphalées chez les patients diagnostiqués comme hypertendus et un plus grand absentéisme au travail dans l’année qui suit le diagnostic.
D’après la communication du Pr Silla Consoli, hôpital européen Georges Pompidou (Paris)
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