« Lorsque j’ai été mis en joue par un patient ou menacé par des tessons de bouteilles de bière, j’ai compris que ma vie pouvait être mise en danger. Il m’a fallu à chaque fois quelques semaines pour m’en remettre.
Quand ces évènements se sont produits, j’en ai parlé en famille. Je n’ai pas cherché d’aide extérieure ou de suivi psychologique, mais je peux concevoir que des confrères en aient besoin. Évidemment, ça m’a amené à être plus vigilant et à moins m’exposer.
Je n’ai pas porté plainte car il s’agissait de patients psychiatriques. Ils sont malades, je suis médecin et considère ces épisodes comme parties intégrantes des risques du métier. La vexation est plus forte quand des patients normaux se comportent mal parce que vous refusez de prescrire un antibiotique, un arrêt de travail injustifié ou car vous êtes en retard. Ensuite, on rumine. Ce sont les incivilités qui sont finalement les plus mal vécues.
Solidarité En mai 2017, notre cabinet a été cambriolé, dégradé, incendié puis inondé. Nous avions le moral à zéro. La facture s’est élevée à plus de 100 000 euros. Heureusement, nous avons un bon assureur. Le maire de Barentin a trouvé une solution de repli pour les paramédicaux, la psychologue et la diététicienne du cabinet. Les médecins ont bénéficié de la solidarité des confrères : ils nous ont prêté leurs bureaux lorsqu’ils n’étaient pas en consultation.
On a toujours peur que cela se reproduise, surtout pendant les ponts ou les week-ends prolongés, périodes propices aux cambriolages.
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« J’ai encore été insulté il y a six mois »
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« Les incivilités sont plus mal vécues »
« J’ai encore été insulté il y a six mois »
« Je me sens en sécurité depuis que mon chien est au cabinet »
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