« Après l’agression, j’ai été arrêtée 4 mois et demi. Mon cerveau, pourtant sans souvenir conscient de l’événement, restait hypervigilant. J’ai passé presque trois mois sans dormir et deux sans écouter la radio. J’ai délaissé deux passions, les livres et la musique. J’ai consulté un psychiatre. Je ne me suis pas retrouvée seule, notamment grâce à beaucoup de messages de soutien. J’ai eu le Dr Bouet (président du Cnom, ndlr) au téléphone, l’Ordre a été très présent. J’ai été en contact avec des médecins bénévoles dans ce domaine. Je pense que ces événements sont pris au sérieux.
Bonne surprise Préparer mon retour a été le plus difficile. Les 15 jours suivant mon agression, je m’imaginais reprendre très vite. Puis il y a eu l’appréhension du cabinet. J’avais peur de l’apitoiement des patients. J’étais sûre de m’effondrer avec des paroles comme « Oh là, qu’est-ce qui vous est arrivé ? » Avec ma psychiatre, nous avons beaucoup travaillé là-dessus. Finalement, j’ai plutôt entendu : « On est content de vous revoir ! » Et la reprise s’est bien passée.
Aujourd’hui, je me sens très bien, j’y repense très peu. J’évite les créneaux où je n’ai pas de collègue comme le samedi matin, mais je continue d’avancer. J’exercerai jusqu’à la retraite. Simplement, je n’ai plus envie de m’investir autant. Il y a un avant et un après qu’on ne choisit pas. »
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