Internes et externes se sont eux aussi mobilisés pour lutter contre le coronavirus. Dans le cadre de notre dossier « Coronavirus : les étudiants en médecine au cœur de la crise » (Le Généraliste n°2910), nous avons interrogé des étudiants en médecine sur leur expérience. Voici le témoignage de Sarah Polit, externe en 4e année à l’université de Paris.
« Je suis restée dans mon stage à Beaujon, mais les effectifs ont été réduits et l’activité diminuée. Je fais des semaines complètes une semaine sur deux. Je voulais vraiment aider et je trouvais ça trop dur de rester 50 % du temps chez moi à ne rien faire, donc je fais fonction d’aide-soignante en réanimation à l'hôpital Louis-Mourier, à Colombes.
Sentiment d'impuissance J’ai été très bien accueillie. L’équipe était ravie d’avoir des renforts, même si nous n’arrivions pas avec des compétences incroyables. J’ai découvert un métier. Le rythme est fatigant car je travaille de nuit une semaine sur deux. Les patients restent vraiment longtemps et cela peut être dur. On fait tout ce qu’on peut, mais on a l’impression que ce n’est pas suffisant.Je n’avais pas d’appréhension par rapport à la contamination. J’avais davantage peur de ne pas pouvoir me rendre utile car en 4e année, on ne sait pas forcément faire grand-chose. Je craignais de gêner. Mais j’ai appris vite.
Nos partiels n’ont pas été décalés, donc il va falloir que je travaille dans les moments où je ne suis pas à l’hôpital. J’essaie de le faire quand je ne suis pas crevée mais je reste indulgente avec moi-même : si tout n’est pas parfait cette année, il y a quand même des circonstances atténuantes.
Penser l'après J’espère que nous aurons une réflexion sur la place des soignants et ce que la société leur renvoie. Cette crise arrive après des années de ras-le-bol et de moyens insuffisants. C’est un peu la goutte d’eau. Je suis contente que les soignants soient mis sous les projecteurs mais j’aimerais qu’il se passe quelque chose après et que l’on fasse réellement le nécessaire pour l’hôpital et le système de santé. Sur un plan plus positif, je note la solidarité entre soignants, je n’en doutais pas mais elle est incroyable et le vivre est fou. Je m’en souviendrai longtemps. »
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