La polygraphie ventilatoire

Le premier examen de l’apnée du sommeil

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Publié le 25/01/2018

Fréquent et invalidant, le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) touche 6 à 7 % des femmes et 12 à 13 % des hommes de plus de 30 ans. Il provoque des perturbations importantes de la qualité de vie, un danger accru d’endormissement et donc d’accidents de la route et un risque cardiovasculaire majoré. « Il est crucial de le diagnostiquer et de le traiter précocement », souligne ainsi le Pr Frédéric Gagnadoux (Angers). Les recommandations des sociétés savantes françaises datent de 2010 (1) tandis que la HAS a publié un texte en 2014 (2).

Quatre grands types d'enregistrements du sommeil sont possibles. Il s'agit d'actes médicaux, ils doivent être réalisés et interprétés par un médecin formé à la technique et précédés d’une évaluation clinique.

Si la polysomnographie au laboratoire de sommeil (type I, et II : non surveillé) est l’examen de référence pour le diagnostic du SAHOS, avec de nombreux capteurs pour analyser le sommeil et la respiration, « en France il est recommandé d’utiliser, en première intention diagnostique, la polygraphie ventilatoire de type III : dès qu’il y a une forte probabilité clinique d’apnée du sommeil, sans autre pathologie du sommeil associée, comme l'insomnie par exemple », explique le Pr Gagnadoux.

La polygraphie ventilatoire de type III se pratique à l’hôpital ou, le plus souvent, à domicile. Elle associe au moins quatre signaux : débits aériens nasobuccaux, plus un ou deux signaux de mouvements respiratoires, oxymétrie, et fréquence cardiaque ou ECG. Quant au type IV, le principe est le même mais seuls un ou deux signaux respiratoires sont enregistrés, le plus souvent oxymétrie et/ou débits aériens ; il n’est pas reconnu en France pour le diagnostic d’apnée du sommeil et la prescription de traitement.

Par définition, ces moniteurs de type III et IV ne donnent pas d’information sur les stades de sommeil. Ils ne peuvent pas mesurer l’index d’apnées-hypopnées (IAH) ; à la place, on indique l’index d’anomalies respiratoires par temps d’enregistrement.

Comparée à la polysomnographie de type I, la polygraphie ventilatoire de type III donne une bonne spécificité diagnostique, lorsqu'il y a suspicion clinique. Cependant, certaines formes modérées doivent conduire à prescrire un type I en seconde intention, lorsque la polygraphie est négative mais la présomption clinique élevée. Elle sera également nécessaire en présence d'autres troubles du sommeil.

Le traitement de première intention du SAHOS repose sur des mesures générales – correction du surpoids, prise en charge les comorbidités – et sur la pression positive continue (PPC, lire encadré).

Entretien avec le Pr Frédéric Gagnadoux, département de Pneumologie, CHU d’Angers. Unité INSERM U1063, Faculté de Médecine, Angers.
Atelier sur la polygraphie ventilatoire animé par le Pr Frédéric Gagnadoux (Angers) et le Dr Arnaud Prigent (Rennes)
(1) F Gagnadoux et al. Recommandations pour la pratique clinique du syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil de l’adulte. Rev Mal Respir 2010(27) suppl 3.
(2) HAS 2014. Apnées du sommeil : de nouvelles recommandations de prise en charge des patients

Dr Isabelle Stroebel
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Source : Le Quotidien du médecin: 9634