La ministre de la Santé l'a annoncé à la fin de la semaine dernière : « Les vaccins de la petite enfance seront rendus obligatoires l’année prochaine. Cela concerne les 8 vaccins actuellement recommandés en plus des 3 qui sont déjà obligatoires. » Un texte de loi sera présenté à la fin de l'année 2017, pour une entrée en vigueur début 2018.
Selon Santé publique France, la décision l'élargir l’obligation vaccinale à 11 maladies ne modifiera pas le calendrier vaccinal : « Près de 70 % des enfants reçoivent déjà l’ensemble des vaccins inscrits », souligne l'agence de santé publique. En revanche, une telle mesure aura un impact positif sur les niveaux de couverture vaccinale.
Une analyse des données 2016 montre que les couvertures les plus élevées, atteignant les objectifs de santé publique (au moins 95 % à 24 mois) concernent soit les vaccinations obligatoires ; soit les vaccinations administrées au sein de combinaisons incluant les valences obligatoires et recommandées comme c'est le cas pour le vaccin contre la coqueluche et contre Hæmophilus influenzae de type b ; soit les vaccinations recommandées et pouvant être administrées le même jour qu’une vaccination obligatoire, comme c’est le cas pour le vaccin contre le pneumocoque dont la couverture se rapproche de l’objectif de 95 %.
À propos du vaccin hexavalent, au centre de nombreuses controverses, Santé publique France note : « L’usage du vaccin hexavalent, combinant vaccinations obligatoires et contre l’hépatite B, a induit une hausse de la couverture vaccinale pour l’hépatite B. »
« Les couvertures vaccinales les plus faibles concernent les vaccins administrés selon un calendrier vaccinal différent de celui des vaccins obligatoires », explique l'agence. Aussi la couverture vaccinale du nourrisson est-elle meilleure, et conforme aux objectifs de santé publique, que celle de l’enfant plus grand et surtout de l’adolescent. Pour le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole, la couverture est de 90,5 % pour la première dose et de 78,8 % pour la seconde dose ; elle est de 70,9 % pour vaccination contre le méningocoque C.
13 % de parents très réticents
Concernant la perception et la connaissance sur les vaccinations, les Français interrogés dans le Baromètre santé 2016 déclarent à 75 % être favorables à la vaccination en général. Même si elle a beaucoup augmenté depuis l'année 2010, année où une chute importante avait été constatée (pandémie de grippe A(H1N1) et de campagne contestée de vaccination), l'adhésion à la vaccination, n'atteint pas « les niveaux d’adhésion supérieurs à 90 % observés jusqu’à la fin des années 2000 », explique SPF qui constate même une légère érosion entre 2014 et 2016.
Le Baromètre santé s'est intéressé à l’attitude des parents en cas d’arrêt de l’obligation vaccinale. « Plus de la moitié d’entre eux continueraient à faire vacciner leur enfant » et près d’un tiers le ferait « probablement ». Toutefois 13 % déclarent qu'ils ne vaccineraient probablement ou certainement pas leur enfant.
Le vaccin contre la grippe recueille le plus d’opinions défavorables en 2016 (15 % de l’ensemble des personnes interrogées) devant le vaccin contre l'hépatite B (13 %) et le vaccin contre les infections à HPV (6 %). « Seulement 2 % de la population dit être défavorable à tous les vaccins (pas d’évolution depuis 2010) », indique SPF qui constate aussi que les vaccins qui concernent spécifiquement les nourrissons suscitent peu d’avis défavorables.
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