Les résultats encourageants du programme de recherche clinique APPROACH, présentés lors de la conférence scientifique de la société internationale sur le sida (IAS) de Paris par le Pr Hanneneke Schuitemaker, marquent une étape supplémentaire dans la mise au point d'un vaccin prophylactique contre l'infection par le VIH.
Développée par la firme pharmaceutique Janssen, l'approche évaluée est une stratégie « prime boost » associant un adénovirus recombinant de sérotype 26 (Ad26) et un virus modifié de la vaccine (MVA) exprimant les protéines virales Gag-Pol et Env. Le schéma vaccinal consiste en deux coinjections « prime » de différentes versions de l'Ad26 exprimant les protéines virales Gag-Pol et Env, à 3 mois d'intervalle. Puis, à 6 et 12 mois, deux autres coinjections « double boost » ont lieu.
Plusieurs modalités de « double boost » ont été expérimentées : combinaison de nouvelles injections d'Ad26 Gag-Pol et Env ou de MVA exprimant également Gag-Pol et Env, en association ou non avec la protéine de surface virale gp140 et de l'alun.
94 % de protection chez le singe
Des essais menés chez le primate ont été présentés ce mercredi en symposium par le Pr Dan Barouche, du centre de virologie et de recherche vaccinale rattaché à l'école médicale de Harvard. Comparée au placebo, seule l'association de deux injections « prime » Ad26 Gag-Pol et Env avec deux « boost » Ad26 Gag-Pol et Env + gp140 et alum parvenait à la fois à procurer une protection de 94 % contre une première tentative d'infection, mais aussi une protection de 66 % contre 6 tentatives répétées d'infection des animaux.
Le Pr Schuitemaker a, quant à lui, présenté les premiers résultats chez 400 volontaires humains recrutés aux États-Unis, au Rwanda, en Ouganda, en Afrique du Sud et en Thaïlande. Là encore, de nombreuses combinaisons ont été injectées aux participants, et toutes étaient associées à une forte production d'IgG ciblant les protéines virales gp140 et Env. Le groupe de volontaires dont l'immunogénicité est la plus forte s'avère, comme lors des essais chez le singe, ceux ayant reçu un prime Ad26 Gag-Pol et Env avec deux boost Ad26 Gag-Pol et Env plus une injection de protéines gp140 et d'alun.
« Les résultats de toutes les combinaisons sont suffisamment bons pour que nous les conservions toutes pour les prochaines études randomisées contre placebo », précise le Pr Schuitemaker. Cette dernière étape de développement doit commencer d'ici la fin de l'année 2017. Les auteurs envisagent de recruter 2 600 femmes non infectées dans cinq pays d'Afrique à forte prévalence d'infection par le VIH. L'observation s'étalera sur trois ans.
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