Parce que la couverture insuffisante au dépistage et à la vaccination demeurera le facteur limitant majeur à une prévention gagnante de la maladie en particulier dans les pays pauvres et ceux où ils sont laissés à l’initiative individuelle, le développement de stratégies immunothérapeutiques pour agir contre l’infection avérée à HPV, les précancers et cancers HPV induits est un enjeu majeur pour celles déjà adultes qui n’ont pu bénéficier des stratégies préventives.
Les protéines recombinantes portant les protéines E6 et E7 des HPV 16 et 18 (antigène) ont la propriété de stimuler les cellules T CD8 et CD4, activant les cellules « tueuses » qui agissent en éradiquant celles qui expriment l’antigène cible. Les résultats des essais de phase 2 sont encourageants. La tolérance est satisfaisante, l’immunogénicité cellulaire E7 est observée chez la majorité des vaccinées et une clairance virale HPV 16 et 18 est observée dans la majorité des cas (1). D’autres vaccins délivrant l’antigène viral in vivo sous forme de vecteurs bactériens, viraux et peptidiques sont en développement. Les essais de phase 1 et 2 sont en cours pour évaluer l’intérêt d’une vaccination thérapeutique des CIN HG et des cancers du col (2).
Depuis l’introduction du test HPV il y a une vingtaine d’années, la recherche HPV particulièrement prolifique (400 % d’augmentation annuelle du nombre d’articles disponibles dans les bases de données Medline et Pubmed) s’est concrétisée par un prix Nobel de médecine récompensant celui qui a établi le lien causal entre l’HPV 16 et le cancer du col. Avec tous ces outils performants il est virtuellement possible de penser que l’éradication de la maladie est à la portée de tous et à tout âge.
(1) Van Damme P et al. Abstract Book EUROGIN Florence 2013 et Séville 2015 (www.eurogin.com)
(2) Harper D. Abstract Book EUROGIN Séville 2015 (www.eurogin.com)
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