Enquête auprès des jeunes pousses de la médecine

Maïeuticien, startuper, urgentiste et enseignant à la fois... À Caen, le Dr Florent Jendrzejewski, médecin multicartes

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Publié le 21/08/2020

Deux vaines tentatives pour intégrer médecine n’ont pas eu raison de la détermination de Florent Jendrzejewski. Après avoir achevé des études de sage-femme, il est revenu à la charge pour intégrer la 3e année de médecine. À l'image de son parcours, son installation est totalement atypique. Enseignant, urgentiste à SOS Médecin et salarié d'une start-up, on a du mal à le suivre tant ses projets sont multiples.

Crédit photo : DR

Il y a en a qui ont vraiment la vocation chevillée au corps. L'histoire de Florent Jendrzejewski, né en 1985 à Saint Quentin, dans l’Aisne, et aujourd'hui praticien à SOS Médecins en atteste.

C'est avec l'énergie du triathlète aguerri – sport qu'il affectionne tout particulièrement – que le jeune homme s'était engagé dans les études de médecine. Las ! Après deux essais infructueux au concours de PACES, il a dû commencer par des études de sage-femme. Cinq ans en maïeutique, une année de pratique en clinique...  « Il me manquait le côté urgence et pathologique de la médecine »...

Et voilà qu'il bifurque il y a 9 ans, d'un coup et d'un seul, empruntant sans hésiter la procédure passerelle. Bingo ! Sur les 6 candidats, Florent arrive en tête de peloton et intègre en 2011, la 3e année du cycle classique de médecine. Et c'est reparti pour quelques années supplémentaires d'études dans la voie qui lui tient tant à cœur.

Un externat à Amiens, suivi d'un internat à Caen. À l'heure du choix de la spé, Florent Jendrzejewski balance entre la gynéco et la médecine générale. Mais « la médecine dans sa globalité », c'est là son objectif… Et comme il tient à étendre sa pratique du soin sur un public non exclusivement féminin, rien d'étonnant à ce qu'il opte pour la seconde. Tout intéresse l'infatigable jeune médecin. En 2018, sa thèse portera sur les lombalgies.

Un exercice libéral et pluriel de la médecine générale

Via ses stages, le praticien a une certaine expérience de l'hôpital. Pourtant, il vise un exercice en libéral. « J'étais très hospitalier initialement, mais j'ai vu le soin se dégrader et le manque de moyens, le manque de pertinence médicale parfois, la complexité pour créer, pour mettre à profit des projets, des idées pour les patients… La pression administrative kafkaïenne, tout cela m'a un peu rebuté à l'hôpital mais, je ne dis pas que je n'y retravaillerai pas un jour car j'aime le côté partage des connaissances…»

Et c'est ainsi que, diplôme en poche, le Dr Jendrzejewski débute sa pratique par des remplacements pendant près de 7 mois dans différents cabinets libéraux. C'était prévisible. Très vite, son exercice libéral devient pluriel. Il rejoint début 2019, l'équipe de SOS Médecins à Amiens – qui a été extrêmement sollicitée lors de l'épidémie du Covid-19 : « Avec l'urgence, on peut ainsi appliquer un savoir plus large, on se trouve face à des pathologies beaucoup plus lourdes et plus variées, avec parfois de l'adrénaline », témoigne-t-il. 

Fort de ses connaissances de maïeuticien, il donne parallèlement des cours aux élèves sages-femmes de 3e et 4e année à la faculté d’Amiens. L'énergique Dr Jendrzejewski fait aussi de la recherche. Et il a rejoint, fin 2019, une start-up parisienne de télémédecine. Dernièrement, en prévention du Covid-19, le praticien – qui appartient également à la réserve sanitaire – a participé en tant que médecin référent, à l'accueil des voyageurs de Roissy Charles-de-Gaulle.

Le jeune « touche à tout » de la médecine générale s'accomplit pleinement dans sa pratique multiple de l'exercice libéral. Un exercice qui lui convient fort bien et à plus d'un titre. Il peut ainsi « avoir des revenus confortables » et un peu plus de temps pour sa famille, ses amis, son triathlon et... « pour vivre tout simplement ». Cela ne l'empêche pas d'avoir des projets plein la tête. Et pourquoi pas la création de sa propre start-up...


Source : lequotidiendumedecin.fr