Intelligence artificielle

Une révolution incontournable en radiologie

Par
Publié le 08/11/2018
Article réservé aux abonnés
IA

IA
Crédit photo : PHANIE

« Au-delà de l’analyse d’images (scan, IRM, échographie), où elle a une place évidente, l’intelligence artificielle (l’IA) peut aussi beaucoup apporter dans le parcours de soins, notamment au niveau de la consultation pour gérer, prioriser, réorganiser les rendez-vous, colliger les données du dossier du patient, en connexion avec la biologie, l’anapathologie, etc., mais aussi dans les RCP, et le suivi durant et après le traitement. Il y a déjà aujourd’hui des développements en cours dans tous ces axes, explique la Pr Nathalie Lassau, de l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif). Et nous voulons nous impliquer dans cette recherche pour que les IA développées répondent aux questions de pratique clinique posées aux radiologues. C’est pourquoi nous avons organisé, lors du congrès, un “data challenge intelligence artificielle”  pour explorer et tester le développement d’algorithmes » (lire l’encadré).

Améliorer le flux et l’efficacité en analyse d’images

L’IA appliquée à l’analyse d’images apporte un gain de temps à même d’améliorer le rendement, le flux, mais aussi l’efficacité du radiologue. Aujourd’hui, celui-ci doit analyser 2 000 images au scanner en 10 minutes. Soit 40 000 images sur une vacation de 3 heures 30. « Un algorithme capable de discriminer les images sans aucune anomalie et d’isoler les seules images suspectes nous permettrait de nous consacrer à l’analyse de ces dernières, sur lesquelles repose le diagnostic, souligne la Pr Lassau. Nous avons déjà des systèmes d’aide au diagnostic capables de détecter en mammographie des images suspectes, foyers de microcalcification, masses ou distorsions architecturales. Ils sont en amélioration constante. » Demain, de nombreux autres algorithmes de traitement d’images devraient arriver.

Le contexte démographique, avec 40 % des postes de praticiens hospitaliers non pourvus, appelle d’autant plus à l’efficacité. « À l’hôpital, le nombre d’images à analyser augmente quand le nombre de radiologue décroît », souligne la Pr Lassau.

Entretien avec le Pr Nathalie Lassau, de l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif)

Pascale Solere
En complément

Source : Le Quotidien du médecin: 9700