Les granulomes post-vaccinaux, de plus en plus souvent décrits chez l'enfant, sont associés à une sensibilisation à l'aluminium confirmée par les patch-tests. Mais la prévalence de la sensibilisation à l'aluminium chez les enfants n'était pas connue jusqu'alors, ce qui a motivé l'étude monocentrique réalisée au CHU de Bordeaux. Tous les enfants nécessitant un patch-test, pour quelque motif que ce soit, ont été testés pour l'aluminium métal et son sel chloride hexahydraté, qui avaient été rajoutés à la batterie standard enfant. Au total, sur les 97 enfants âgés en moyenne de 6 ans qui ont été testés, la prévalence de la sensibilisation à l'aluminium (définie par la positivité d’un des 2 tests), associée ou non à des granulomes post-vaccinaux était de 21,6 %. Un chiffre à comparer avec la sensibilisation au nickel, qui était de 16,5 %.
Les enfants sensibilisés à l'aluminium étaient en moyenne plus jeunes que les autres (3,7 ans versus 7,5 ans), 42 % étaient atopiques, versus 55 % pour l'ensemble de la cohorte.
Une vaccination en intramusculaire
Une étude suédoise avait rapporté 745 cas de granulomes post-vaccinaux sur 76 000 enfants vaccinés, soit une incidence de 0,98 % et un taux de sensibilisation à l'aluminium de 8 % chez des enfants sans granulomes.
Comme l'a rappelé la Dr Anne Goiset (hôpital Saint-André, Bordeaux), les enfants se sensibiliseraient à l'aluminium au cours de la première année de vaccination, mais cette sensibilisation serait transitoire. C’est ce que suggère une autre étude montrant le peu de récidives des granulomes à la vaccination des 6 ans et la négativation des tests chez 77 % des enfants testés de nouveau 5 ans plus tard.
Ces résultats ne remettent absolument pas en cause le calendrier vaccinal, mais doivent inciter à pratiquer les vaccins en intramusculaire, les injections plus superficielles semblant être associées à un risque accru de granulome et possiblement de sensibilisation.
Communication de la Dr Anne Goiset, hôpital St-André (Bordeaux)
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