Ces dernières années, les indemnités journalières ont connu une hausse considérable, avec en 2017 un coût de 7,4 milliards d’euros, soit plus de 15 % en sept ans. Ce qui a suscité un rapport remis au Premier ministre dont l'objectif était de réduire les dépenses liés aux arrêts de travail. Comme d'habitude flottait la suspicion d'arrêts de travail (AT) demandés -et accordés- trop facilement. Mais cet angle est-il vraiment le bon ?
«En fait, aujourd'hui, il nous est beaucoup plus difficile qu'il y a 20 ans d'imposer un arrêt de travail que de le refuser», tempère le Dr Olivier Kandel (Poitiers, SFMG).
On a constaté certes une augmentation des AT relativement longs en fin de carrière du fait de la prévalence des pathologies à cet âge, mais aussi chez les personnes de 30 à 45/50 ans.
Une des explications de l'augmentation des AT chez les jeunes est liée à la grossesse, de plus en plus de grossesses étant considérées comme pathologiques. Mais c'est surtout vers le stress et la dégradation des conditions de travail qu'il faut se tourner.«Quelle que soit la taille de l'entreprise ou la place du salarié dans la hiérararhcie, les pressions, les contraintes de rendement, le manque de considération, etc. ont généré une souffrance au travail, dont l'explication est sociétale et non médicale. Alors que l'AT est un des éléments thérapeutique de cette souffrance au travail, il et très difficile de l'obtenir, en raison des délais de carence, mais aussi de la pression que subissent les employés».
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