Le régime sans gluten - adopté par un nombre croissant de la population - fait l'objet d'un véritable phénomène de mode. « L'éviction totale du gluten de l’alimentation est le seul traitement connu pour les 500 000 personnes qui souffrent d'intolérance au gluten (maladie cœliaque). Il n’est pas conseillé d’adopter un tel régime sans diagnostic médical », rappelle le Dr Jacques Fricker, médecin nutritionniste à Paris. Depuis quelques années, les médecins voient de plus en plus de patients présentant des symptômes évocateurs de troubles fonctionnels digestifs après l'ingestion de gluten, mais chez qui les tests de recherche de la maladie cœliaque sont négatifs. Les symptômes de ces patients dits « sensibles au gluten » sont en fait liés à l'ingestion de sucres mal assimilés au niveau de l'intestin grêle et responsables de phénomènes de fermentation. « Parmi ces sucres que l'on appelle FODMAPs (Fermentable by colonic bacteria Oligosaccharides Disaccharides Monosaccharides and Polyols), on retrouve les aliments à base de blé. Chez les patients dits « sensibles au gluten », un régime sans FODMAPs améliore, ainsi, les symptômes et l'ajout de gluten ne modifie pas la symptomatologie », explique le Pr Frank Zerbib, gastro-entérologue au CHU de Bordeaux (hôpital Haut-Lévêque). De nombreuses recherches sont en cours sur la sensibilité au gluten et le sujet reste controversé.
Autre régime « sans », celui qui vise à éviter la consommation de lait doit être préconisé aux patients souffrant d'intolérances au lactose. « L'éviction du lait sans diagnostic médical n'est pas sans risques (rachitisme chez l'enfant, ostéoporose chez l'adulte, tétanie, augmentation probable du risque d'HTA et du cancer du côlon…). Le lait fait l'objet de nombreuses idées reçues concernant d'hypothétiques effets délétères sur la santé », indique le Dr Friker. Quant au régime sans protéines animales, il peut entraîner des carences en protéines, en fer, en zinc, en vitamines B12 et D, en calcium. « Les personnes suivant un tel régime doivent réaliser des examens sanguins pour déceler d'éventuelles carences », note le Dr Fricker. Enfin, si le régime sans produits sucrés (saccharose) induit de nombreuses privations - et une diminution du plaisir lié à l'alimentation – il n'engendre pas de risques pour la santé.
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