Sensibilisation de contact

Toujours y penser

Publié le 10/02/2014
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Les sensibilisations sont très fréquentes en cas d’ulcère de jambe. Les molécules en cause sont très diverses, car tout produit appliqué sur la peau peut entraîner une sensibilisation. Le rôle des agents de vulcanisation du caoutchouc (dans les bandes et les bas de contention) est bien connu. Les antiseptiques sont à éviter dans les plaies chroniques, comme l’a souligné une étude publiée il y a quelques années (1). Les dermocorticoïdes eux-mêmes sont source de sensibilisation : prévalence de 0,4 à 4 % dans la population générale et, chez les sujets ayant un ulcère de jambe, de 4 à 5 % selon la méta-analyse de Machet (2) et de 8 % dans l’étude de Barbaud. « Il faut y penser notamment quand l’eczéma périphérique ne guérit pas voire s’aggrave sous corticoïdes », a rappelé le Dr Aude Vallois.

Les pansements modernes ont eux aussi un potentiel de sensibilisation. Une étude menée par le groupe dermato-allergologie de la Société française de dermatologie entre 2009 et 2013 auprès de 354 patients souffrant d’un ulcère de jambe évoluant depuis plus d’un mois a mis en évidence sur des batteries de tests standard et spécifique (27 allergènes) une sensibilisation à au moins un pansement chez 68 sujets, soit une prévalence de 19,2 %. Ces patchs tests avaient une pertinence certaine ou probable dans 69 % des cas. Si la durée de l’ulcère ne semble associée au risque de sensibilisation, celle de la maladie ulcéreuse se montre en revanche impliquée. « Les nouveaux pansements n’ont pas fait disparaître les risques de sensibilisation. Les molécules en cause sont très nombreuses, ce qui souligne la nécessité d’avoir la composition complète des pansements sur l’emballage », a conclu le Dr Vallois.

D’après la communication du Dr Aude Vallois, Nancy.

(1) Barbaud A et al. Contact dermatitis 2009(60):279-83.

(2) Machet L et al. Br J dermatol 24;150(5):929-35.


Source : Le Quotidien du Médecin: 9300