La présence concomitante d’une lombarthrose et d’une coxarthrose est loin d’être exceptionnelle. Cette maladie dégénérative étagée fait d’ailleurs parfois hésiter, sur le plan diagnostique, entre une cruralgie radiculopathique et une algie de hanche proprement dite. En cas de déformation rachidienne dégénérative fixée, il a été observé lors de l’implantation d’une prothèse totale de hanche, que les règles les plus rigoureuses pouvaient ne pas suffire à garantir un résultat optimal.
C’est pourquoi tout un champ de recherche biomécanique s’est développé afin d’élucider les éventuelles corrélations existantes entre l’alignement rachidien lombaire, l’inclinaison du pelvis et l’architecture fonctionnelle de la hanche, que cette dernière soit saine, pathologique ou prothétique. Il s’agit d’une recherche toujours vivace dans la mesure où de telles corrélations doivent être comprises non seulement sur le plan statique mais également durant la dynamique des activités quotidiennes : marche, station debout, position assise, etc.
L’éclairage de la chirurgie prothétique
Il était intuitivement compris depuis longtemps que l’amélioration de la mobilité de hanche, obtenue par la prothèse, était susceptible de se trouver surmenée par une raideur lombopelvienne résiduelle. L’usage des robots d’assistance à une implantation prothétique idéale a encore amplifié la frustration de constater qu’elles n’immunisaient pas définitivement et totalement l’opéré·e contre un risque de complication. De très grandes séries de prothèses ont ainsi montré que le risque de complications telles que luxation, fracture périprothétique, descellement ou infection, pouvait être influencé par l’existence d’une altération dégénérative lombaire (lombarthrose enraidissante et/ou déformante). Toutes les arthroplasties de hanche ne sont pas identiques. Peuvent intervenir dans l’équation la méthode de pose de la prothèse, le degré de raideur rachidienne et, en corollaire, l’inclinaison pelvienne induite.
Une recherche fertile
Deux communications au congrès ont apporté de nouveaux éléments. L’équipe du Dr Thomas Aubert (hôpital la Croix Saint-Simon, Paris) a identifié des mobilités lombopelviennes défavorables malgré une restauration satisfaisante de la mobilité coxo-fémorale sur une série de prothèses posées par voie antérieure. Quant au Dr Alexandre Assi (Beyrouth), il a montré une certaine cohérence de survenue entre un conflit postérieur arthrosique de hanche, une déformation rachidienne et une rétroversion pelvienne excessive.
Cette recherche est alimentée par les outils d’imagerie contemporaine, les planifications robotisées d’implantation prothétique et surtout l’analyse des données massives résultant d’innombrables interventions prothétiques de hanche effectuées à travers le monde.
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