La question des cibles de pression systolique à atteindre dans le traitement de l’hypertension artérielle n’est pas nouvelle, et nombre d’investigations ont déjà été conduites pour apporter une réponse. Ainsi, à l’AHA 2023, l’essai chinois Esprit suggérait qu’une pression systolique cible de 120 mmHg permettait, par rapport à une cible de 140 mmHg, de réduire significativement le risque d’événements cardiovasculaires majeurs chez les patients ayant un antécédent d’AVC.
Cette année, une autre étude chinoise, Bproad, enfonce le clou, cette fois chez des patients diabétiques (1). Dans le cadre de ce travail, 12 821 personnes de plus de 50 ans vivant avec un diabète de type 2 et une hypertension artérielle ont été recrutées et randomisées pour recevoir soit un traitement antihypertenseur intensif, permettant de cibler une tension artérielle systolique inférieure à 120 mmHg, soit un traitement antihypertenseur standard, ciblant une tension artérielle systolique inférieure à 140 mmHg. De fait, après 4 ans de suivi, la pression systolique moyenne était de 121 mmHg dans le groupe intensif, et de 132 mmHg dans le groupe standard.
Le traitement intensif semblait associé à une réduction de la morbidité cardiovasculaire : dans le groupe intensif, le critère composite incluant les AVC non mortels, les infarctus non mortels, les traitements ou hospitalisations pour insuffisance cardiaque et les décès de cause cardiovasculaire était significativement diminué, de 21 %, par rapport au groupe standard.
À noter toutefois que cette investigation ne met pas en évidence de bénéfice sur la mortalité totale seule, un critère plus robuste. Et, en matière de tolérance, le traitement intensif s’est soldé par un nombre accru de cas d’hyperkaliémie et d’hypotension symptomatique.
Abstract 4 171 296
(1) Yufang Bi et al. NEJM. November 16, 2024
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