Selon une enquête de la MACSF, pour neuf infirmières sur dix, en 2030 les médecins leur délégueront plus de tâches. Cela devrait accroître leur responsabilité, que cette collaboration plus étroite redistribuera sans doute.
Pour le Dr François Simon, président de la section exercice professionnel à l’Ordre, le médecin reste le principal responsable « puisqu’il est en charge du diagnostic et des choix thérapeutiques, comme dans une équipe de soins ». Il faudra cependant attendre selon lui les référentiels métiers des IPA pour réévaluer cette responsabilité.
Dans le décret, il est pourtant stipulé clairement que l’infirmière est « responsable des actes qu’elle réalise ». Le directeur général délégué de la MACSF Nicolas Gombault nuance : « On peut penser qu’elle sera pleinement responsable de ses actes, mais que le médecin pourrait aussi se voir reprocher d’avoir fait suivre un malade par l’infirmière. » Dans l’autre sens, la responsabilité de l’IPA pourrait aussi être recherchée pour ne pas avoir « passé la main » au médecin en cas de nécessité.
Du côté des infirmières, cette notion doit donc être clarifiée. Selon la présidente du réseau de la pratique avancée en soins infirmiers (GIC REPASI), Florence Ambrosino, les assurances professionnelles devront être adaptées. « Il est aussi primordial que cette notion soit intégrée dans le cursus des IPA pour qu’elles en aient bien conscience », ajoute-t-elle.
Qui dit plus de responsabilité dit aussi hausse de la rémunération. Les futures IPA devraient être valorisées par l’intermédiaire d’un forfait non déterminé à ce jour. Et ce, qu’elles exercent en salarié ou en libéral. Actuellement, les infirmières en pratique avancée qui sont formées ne sont pas reconnues comme telles, et sont donc rémunérées comme des infirmières “classiques”.
Quelle responsabilité et quelle rémunération pour l’IPA ?
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