Prioritaire pour la CNAM, l'ambitieux volet prévention de la ROSP affiche toujours des résultats contrastés (60% de taux d'atteinte au global) avec des progrès notables mais un gros point noir : les dépistages des différents cancers (sein, col, colorectal) dont les indicateurs sont tous mal orientés en 2019.
La baisse de l'engagement dans le dépistage concerne d'abord le cancer du sein. Le taux moyen 2019 plafonne à 66,2 % (sur la population cible), en repli de 0,2 point par rapport à 2018 (soit 13 323 femmes dépistées en moins), encore loin de l'objectif de 74 %, atteint par moins d'un cinquième des médecins.
Même déception pour le dépistage du cancer colorectal : alors que l'objectif cible est de 55 % (que personne n'atteint au demeurant), le taux réalisé fin 2019 est deux fois moindre (27,1 %), en recul de près d'un point par rapport à 2018 (soit 130 000 patients dépistés en moins). Comme l'an passé, la CNAM n'avance pas d'explications mais a engagé des travaux avec l'INCa et le ministère pour mieux accompagner les médecins.
La situation la plus préoccupante concerne le dépistage du cancer du col de l'utérus avec une baisse de 1,1 point soit près de 140 000 femmes moins bien suivies (indicateur calculé sur la part des patientes de 25 à 65 ans ayant bénéficié d'un frottis au cours des trois dernières années). Seuls 15 % des médecins ont atteint ou dépassé l'objectif cible de 65 %.
Ces résultats sont d'autant plus préoccupants que les scores 2018 sur les dépistages des cancers étaient déjà décevants.
Grippe et antibiothérapie, du mieux
Le bilan de la ROSP 2019 traduit en revanche des progrès significatifs dans le domaine de la vaccination contre la grippe saisonnière à la fois pour les patients de 65 ans et plus (+1,2 point par rapport à 2018 soit 109 000 patients mieux traités) mais aussi pour les patients ciblés de 16 à 64 ans en ALD ou présentant une maladie respiratoire chronique (+1,6 point soit 35 000 personnes supplémentaires). Alors que les pharmaciens obtenaient le feu vert pour vacciner, les médecins traitants se sont investis davantage dans cette pratique.
L'antibiothérapie des 16-65 ans sans ALD s'améliore aussi (-2,9 points sur cet indicateur décroissant soit 641 000 traitements évités). De même, la part des patients traités par antibiotiques particulièrement générateurs d’antibiorésistance poursuit aussi sa forte baisse (-2,2 points, soit près de 200 000 patients mieux traités). Pour cet indicateur, plus d'un praticien sur deux (52 %) dépasse l’objectif cible.
Enfin, la prévention des patients âgés sous psychotropes reste stable, « à un niveau déjà globalement très bon », juge la CNAM. En matière de iatrogénie toujours, les deux indicateurs décroissants relatifs aux traitements par benzodiazépines hypnotiques et anxiolytiques restent bien orientés avec respectivement -1,4 point et -0,5 point.
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