Voilà un sujet qui ne cesse de crisper les débats autour de la mise en œuvre de la quatrième d’année d’internat de médecine générale. Lors d’une conférence de presse organisée en amont du salon Santexpo (20 au 22 mai 2025) le Pr Rémi Salomon, président de la conférence des présidents de CME, a affiché ses réserves sur l’hypothèse d’une rémunération à l’acte des futurs docteurs juniors de médecine générale (3 700 d’entre eux sont attendus dès novembre 2026). Il s’exprimait aux côtés de Philippe El Sair, président de la conférence des DG de CHU et de la Pr Isabelle Laffont, présidente de la conférence des doyens de médecine.
Sans vouloir remettre en cause la médecine libérale, celui qui préside également la CME de l’AP-HP considère que « si un paiement à l’acte des internes était finalement retenu, cela introduirait une inégalité de traitement entre les docteurs juniors de médecine générale et ceux des autres spécialités, qui ne tarderaient donc pas à revendiquer de bénéficier des mêmes conditions de rémunération, et cela favoriserait les demandes de stage en exercice libérale au détriment des stages hospitaliers ».
Or, le Pr Rémi Salomon constate déjà une « concurrence » entre le public et le privé dans certaines disciplines. Instaurer le paiement à l’acte pour la quatrième année d’internat de médecine générale reviendrait donc, selon lui, à « préparer le terrain à une fuite des internes de spécialité vers les cliniques, où, en outre, les contraintes de permanence des soins sont moindres que dans le service public hospitalier ». Un tel scénario aggraverait selon lui le problème d’attractivité des carrières hospitalo-universitaires.
Pas de rétrocession d’honoraires
Selon nos informations, ces réserves des hospitaliers sur le paiement à l’acte des internes en fin de cursus ont déjà été prises en compte par le ministère de la Santé qui, lui-même, n’y est pas favorable.
Les arbitrages, que nous dévoilons ce lundi, prévoient en effet un forfait principal socle (salaire) et une plus modeste part variable fonction de la file active. Mais pas de pourcentage de rétrocession d’honoraires entre MSU et docteurs juniors, comme l’avaient proposé certains rapports d’experts sur la quatrième année. Au point que MG France jugeait déjà ces derniers jours que « la logique hospitalo-universitaire a prévalu ». Pour rappel, le rapport de la mission 4A, menée par les Prs Olivier Saint-Lary, Nanou Pham, Stéphane Oustric et la Dr Mathilde Renker, recommandait une rétrocession de 25 % des honoraires.
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