Le développement des stages ambulatoires pendant les études de médecine est présenté comme l’une des solutions pour faire venir les futurs médecins dans les territoires et susciter des envies d’installation. Étudiants et enseignants partagent donc cet objectif d'augmenter le nombre de terrains et maîtres de stage. Le gouvernement l’affiche aussi désormais comme une priorité. Une ambition réaffirmée dans une instruction interministérielle datée de fin février, diffusée aux ARS et directeurs des UFR de médecine et publiée récemment dans le Bulletin officiel « santé - protection sociale - solidarité ».
Dans celui-ci le ministère réaffirme donc que « la découverte par tout étudiant de médecine de l’ensemble des structures et des modes d’exercice participant de l’offre de soins est une volonté résolue et affichée du gouvernement », ajoutant que le développement des stages ambulatoires, en médecine générale et dans les autres spécialités, constitue une opportunité de découvrir ce mode d’exercice, sa réalité et « les collaborations professionnelles qui le caractérisent ».
L’instruction rappelle qu’un des enjeux de « Ma santé 2022 » est d’accroître le nombre de praticiens agréés maîtres de stage des universités (PAMSU). Et ce d’autant plus qu’avec les diverses réformes des études de médecine, le nombre d’étudiants de 2e et 3e cycles est amené à croître massivement dans les prochaines années.
Près de 13 000 MSU en 2021
L’instruction ministérielle fixe donc des objectifs pour développer les stages en ambulatoire. Une enquête a d’abord été réalisée par la direction générale de l’offre de soins (DGOS) et de la direction générale de l'enseignement supérieur et de l'insertion professionnelle (DGESIP) auprès des agences régionales de santé (ARS) et UFR de médecine afin de recenser le nombre de stages ambulatoires réalisés par les étudiants de 2e et 3e cycles au cours des dernières années et le nombre de MSU.
Celle-ci montre que le nombre total de MSU a augmenté de 9,6 % entre 2019 et 2021 pour atteindre le nombre de 12 941. Dans le même temps, le nombre d’étudiants de 3e cycle a augmenté de 4,7 % pour atteindre 41 692. Parmi eux, 6 648 ont réalisé un stage en ambulatoire. Le nombre d’internes, qui y ont eu accès, a augmenté de 6 % entre 2019 et 2021. Concernant les MSU qui les accueillent, leur effectif a progressé de 8,4 % en deux ans, on en dénombre aujourd’hui 10 861. Et les maîtres de stages qui reçoivent des IMG en stage en autonomie supervisée (Saspas) sont désormais 5 390, soit une croissance de 13,2 %. Le nombre moyen d’étudiant par maîtres de stages est de 3,27 sur les trois dernières années.
« Les résultats de cette enquête démontrent une croissance significative et encourageante de la maîtrise de stage universitaire en France », soulignent les ministères tout en pointant « de fortes inégalités entre régions et subdivisions, en raison notamment de l’offre de soins territoriale et de critères sociodémographiques ».
Passer à un ratio maximum de trois internes par MSU
Les ministères rappellent que, d’ici à 2024, le nombre d’étudiants de 3e cycle va augmenter d’environ 1 000. L’instruction fixe donc pour le 3e cycle et l’augmentation du nombre de MSU des objectifs quantitatifs cibles. Ces objectifs, par région et subdivision, destinés aux ARS et aux UFR de médecine, « ne sont pas des objectifs opposables mais représentent des leviers devant favoriser la mobilisation des acteurs locaux », explique la note. L’objectif est donc d’augmenter le nombre de MSU de 7,7 % d’ici à 2024 et de passer à un ratio moyen de trois étudiants de 3e cycle par maître de stage.
« Cet effort global demandé aux ARS et UFR de médecine est modulé en fonction du ratio d’ores et déjà atteint ou à atteindre d’ici 2024 d’un PAMSU pour 3 étudiants de 3e cycle des études de médecine », détaille l’instruction.
Pour le 2e cycle, le travail de la DGOS et de la DGESIP va être poursuivi pour « fournir des résultats exhaustifs accompagnés d’objectifs ciblés ».
Lancer des campagnes de communication
Au-delà de ces objectifs ciblés, l’instruction ministérielle rappelle également les leviers susceptibles d’aider au développement de la maîtrise de stage. Elle rappelle ainsi le nouveau cadre réglementaire qui a simplifié les conditions de l’agrément des MSU, les nouveaux objectifs pédagogiques de la formation ou le fait que finalement, celle-ci soit bien accessible en dehors du quota annuel de formation financé par l'agence nationale du développement professionnel continu (ANDPC).
Les dispositifs financiers incitatifs pour les MSU en zone sous-dense dans le cadre du contrat de coordination et de stabilisation des médecins (COSCOM) sont aussi mis en avant.
Les ministères recommandent également de s’appuyer sur des campagnes de communication lancées par les UFR et les ARS, en particulier dans les zones sous dotées et dans les structures d’exercice coordonné. « Une démarche conjointe des ARS et des UFR de médecine doit être menée pour associer largement les médecins libéraux, notamment ceux s’investissant dans le compagnonnage et les départements de médecine générale des UFR », ajoute l’instruction.
L’idée est également de s’appuyer sur les partenaires en région : CPAM, conseils de l’Ordre, URPS ou collectivités territoriales.
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