LE QUOTIDIEN : Pourquoi l’Union régionale des professionnels de santé PACA s’est intéressée à la plateforme MonRempla ?
FLORENCE ZEMOUR : Nous avions souvent, à l'URPS, des demandes de diffusion d’annonces, et nous réfléchissions à la mise en place d’un outil dédié… Une question restée en suspens quelques années. L'union a une mission dans l'organisation des soins, par conséquent, faciliter les rencontres entre des médecins installés et les remplaçants a du sens dans un contexte de tensions sur l'accès aux soins. Nous nous sommes intéressés à MonRempla à l'occasion d'échanges avec d'autres URPS. La plateforme est interconnectée entre les régions, déjà éprouvée, mais restait peu utilisée en PACA par manque de visibilité… L'outil nous semblait complètement cohérent avec les actions que nous souhaitions mener.
Comment se traduit ce partenariat ?
Le site de l’URPS PACA renvoie sur la plateforme depuis la page d’accueil. Le partenariat est, lui, formalisé contractuellement à travers un forfait ; l’usage reste gratuit pour la communauté de praticiens utilisateurs, et nous prenons en charge les frais d’abonnement et l’accès individuel (NDLR : 800 euros/an et 2 euros/utilisateur). En contrepartie, nous avons la possibilité de passer par des canaux de diffusion internes pour informer en illimité des actions de l’URPS. Objectif : nouer un canal privilégié de communication avec les utilisateurs. Et bien sûr, dans les évolutions, nous sommes en lien avec l'éditeur pour lui fournir les besoins de médecins, les remontées terrain, et ce que nous identifions comme étant des voies de développement.
Réclamer des médecins est une chose, mais les conditions doivent être réunies pour leur donner envie de s’installer !
Faciliter l’exercice libéral est-il devenu une nécessité pour rendre le mode d’exercice attractif ?
Le lancement de notre partenariat résonne avec l’actualité. On parle effectivement d'attractivité des territoires, on parle de lieux d'installation des médecins. Mais dans quelle mesure peut-on aider aussi à cette réflexion-là ? Parce qu'on est tous insatisfaits du fait d'aboutir à une régulation et d'aller vers une obligation à l'installation dans certains territoires. Ce n’est pas acceptable. Ce que l’on voudrait, c'est participer à rendre les territoires attractifs, être partie prenante dans leur publicité. Je pense qu'il faut beaucoup travailler aussi avec les collectivités ; réclamer des médecins est une chose, mais les conditions doivent être réunies pour leur donner envie de s’installer !
Quels sont vos objectifs ou pistes quant à une éventuelle évolution de la plateforme ?
J'aimerais que l’on puisse fournir l’accès à la plateforme aux communautés professionnelles territoriales de santés (CPTS). Un moyen d’étendre le champ aux professionnels de santé mais qui recherchent un médecin, parce qu’actuellement la plateforme n’est ouverte qu'aux médecins à titre individuel. Et imaginer, dans le futur, que cette interface soit ouverte aux praticiens qui ont pour projet de créer une structure, une MSP par exemple, et qui cherchent un médecin… On ne peut pas tellement comparer avec ce qui est mené dans les autres régions. Chacune ayant une démographie particulière, et la région PACA est quand même très, très dense. Si l’on parvient à faire progresser régulièrement l’utilisation de la plateforme, cela voudra dire qu'elle est utile pour les médecins libéraux. J'aimerais que ça ne soit pas uniquement un outil utilisé par les médecins généralistes, qu’il puisse être déployé pour l'ensemble des médecins spécialistes et que MonRempla devienne une référence.
Ce serait un moyen de créer du lien entre les jeunes médecins, et notamment les médecins spécialistes qui sont formés uniquement à l'hôpital, qui ont du mal à rencontrer des confrères en médecine libérale, et à passer le pas de cette activité. Donc nous souhaitons, plus que des objectifs chiffrés que l'on aurait du mal à se fixer, amener une hétérogénéité des utilisateurs. Nous travaillons, par ailleurs, sur un autre projet afin de faire découvrir l'exercice libéral aux étudiants entre la 2e et la 6e année. Il s’agira d’une plateforme de mise en relation, comme il en existe déjà dans d'autres régions, déployée par d'autres URPS. Le but ? Leur permettre d’être en immersion à travers des mini-stages d’observation en cabinet, entre une demi-journée et deux jours. Nous devrions la lancer en septembre 2025. C’est en faisant découvrir la réalité du terrain, les territoires aussi, que l’on peut aider à promouvoir l’exercice libéral !
Focus sur la démographie en PACA
D’après l’Observatoire régional de la Santé, dans sa synthèse publiée en janvier 2024 :
• 5 343 médecins généralistes libéraux étaient en activité́ dans la région en 2022. Soit une densité́ de 105 médecins généralistes pour 100 000 habitants, la plus élevée de France métropolitaine.
• Plus d’un tiers des médecins généralistes (37,1 %) installés dans la région étaient âgés de plus de 60 ans. Plaçant la région au 3e rang national (France : 32 %).
• 6 054 médecins spécialistes libéraux, dont la moitié (50,2 %) était alors concentrée dans les communes de Marseille (25,7 %), Nice (12,5 %), Aix-en-Provence (7,0 %) et Toulon (5,1 %).
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