Les derniers examens blancs des Épreuves classantes nationales informatisées (ECNi) ont tourné au fiasco !
Ce lundi 13 et mardi 14 mars, plus de 9 000 étudiants de toute la France ont planché sur leurs examens blancs… pour rien.
Des bugs informatiques incessants
En cause ? Des bugs informatiques et des ralentissements sur le site dédié aux ECN.
« Nous avons eu le lundi matin un test de charge pour vérifier que le site fonctionnait bien mais il n'a duré que quelques secondes ce qui n'a pas permis de vérifier le bon fonctionnement du site », raconte Gabrielle, une étudiante de médecine en 6e année à l'Université de Paris-Cité.
Un premier signal qui n'augurait rien de bon pour la suite des examens.
« L'épreuve du lundi après-midi a vraiment été catastrophique : ma tablette n'a fait que de se déconnecter du site, j'avais des messages qui m'indiquaient « le site est en maintenance, revenez dans une heure », quand le site fonctionnait à peu près, il fallait attendre au moins une minute pour valider une réponse et passer à une autre question », relate Gabrielle.
« Au vu des nombreux problèmes rencontrés pour tous les étudiants, on nous a dit à la fin de l'épreuve qu'elle n'allait pas être prise en compte. Ils nous ont dit qu'ils allaient travailler toute la nuit sur le site pour arranger ça en vue de l'examen du lendemain (le mardi 14 mars, ndlr) », témoigne l'étudiante.
Sans avoir l'assurance de voir le problème informatique résolu, les étudiants planchent alors, dès le lendemain, sur leur deuxième et troisième examens*. Mais rebelote. Des lenteurs et des dysfonctionnements se font de nouveau sentir sur la plateforme.
« C'était très stressant car ce sont des épreuves où il faut aller vite et, là encore, il a fallu attendre bien une minute pour que chaque réponse soit validée. Dans mon centre d'examen, tous les étudiants ont toutefois pu finir leurs épreuves », explique Gabrielle.
Dans d'autres centres d'examens comme à Bordeaux, les dysfonctionnements sont tels que les étudiants n'ont même pas la possibilité de finir leurs compositions. « Ces dysfonctionnements ont contraint certaines facultés à clôturer les épreuves avant le temps imparti », précise dans un communiqué l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf).
Les étudiants dans le flou
Face à cette iniquité entre les différents centres, les organisateurs informent, hier, les étudiants que les épreuves du mardi devenaient, elles aussi, caduques pour tout le monde.
Sans la moindre explication, le Centre national de gestion (CNG) annonce également l'annulation de l'épreuve du mercredi.
« Il est certain que nous n'aurons pas le classement national. Au mieux nous obtiendrons les notes des épreuves qui ont à peu près fonctionné mais nous n'en avons même pas la certitude », regrette Gabrielle qui, comme tous ces camarades, prépare cet examen depuis de long mois.
Déterminant pour la suite, l'examen blanc des ECNi est en effet l'unique entraînement pour ces étudiants. « Cela nous permet de nous positionner à l'échelle nationale, d'avoir une idée de notre niveau. On peut aussi décider de s'il faut revoir notre méthode de travail : s'il faut donner plus ou au contraire se ménager un peu. Bref, ça donne la conduite à tenir pour la dernière ligne droite, avance l'étudiante.
« Sans ce classement, on va tous être dans le flou », regrette-t-elle, désabusée.
À moins de trois mois du concours officiel qui aura lieu les 19, 20 et 21 juin, les étudiants attendent désormais des nouvelles du CNG, l'organisme en charge de la tenue des ECNi.
Dans un communiqué, l'Anemf regrette « ce manque d'anticipation » et réclame « de nouvelles épreuves blanches classantes nationales organisées par le CNG sur une plateforme fiable et opérationnelle ».
Pour l'association, il est par ailleurs indispensable que les étudiants « obtiennent leurs copies et une correction détaillée, notamment sur les réponses acceptées pour les QCROCs ».
*Les questions à réponse ouverte courte (QROC) et la lecture critique d'article (LCA)
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