Allier les avancées de la technologie à la médecine, c’est ce qui a séduit Yasmine Daouia, en 3e année à l’Université Paris Cité (UPC). Elle a d’abord suivi un double cursus “ médecine et sciences” en place dans sa fac. Désormais en césure, l’étudiante poursuit son parcours hybride à l’École des Mines de Paris et obtiendra à terme, un double diplôme de médecin et d’ingénieur. La jeune femme partage son expérience.
Une vraie plus-value
Consciente et soucieuse des problématiques de notre système de soin, la future praticienne fait, comme d’autres, le cruel constat du manque d’effectifs et de moyens matériels pour l'hôpital. Elle pointe la nécessaire valorisation du métier d'infirmier. Et insiste d’autant sur le déploiement de la prévention et de l’ambulatoire. « Des actions qui ont non seulement un coût, mais qui sont plutôt du ressort des politiques » fait observer la médecin en devenir. « Au lieu de se dire, c’est comme cela qu’on a fait jusqu’à présent… Il y a d’autres solutions qui émergent. On peut les explorer. Et pourquoi pas, si elles font leurs preuves, les mettre en œuvre… ». De fait, associer la médecine à l’ingénierie permet une vision plus large. C’est aussi une autre façon de penser. « Car, si la démarche médicale est assez systématique et assez réglementée, celle de l’ingénieur consiste davantage à identifier un problème pour essayer de trouver la solution. Et si elle n’existe pas, il convient de la mettre en place… ». L’ingénierie devient alors : « une vraie plus-value. Car la réalité virtuelle ou l’intelligence artificielle permettent d’améliorer la prise en charge, le diagnostic et la thérapeutique pour le patient. » Et d’évoquer pour l’exemple, le fait : « de réunir plusieurs logiciels en un seul, afin d’éviter de perdre un temps monstrueux. »
Médecine avant tout
« Médecine et pas autre chose… », c’est l’objectif que s’était fixé très tôt, la jeune Yasmine. Une évidence. « Parce que c’est la meilleure façon d’aider l’autre… » Alors dès la deuxième année, l’opportunité d’un double cursus médecine et sciences, offerte à l’Université Paris Cité avec les Mines de Paris, a vite été saisie. « Ce qui me plaisait, c’était de suivre en parallèle de la 2e et 3e année de médecine, des cours de sciences fondamentales : mathématiques et informatique, biologie, physique et chimie », précise avec enthousiasme l’étudiante.
Formation précoce à la recherche
D’autant que l’enseignement est complété par une formation précoce à la recherche, à travers des stages de trois mois, chaque été en laboratoire. Et c’est précisément ce qui intéresse celle qui aimerait faire une carrière hospitalo-universitaire en médecine interne. « J'ai réalisé le premier stage au centre de nanosciences et nanotechnologies à Saclay sur l'intelligence artificielle appliquée aux arythmies cardiaques. Et le second à l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière au sein de l'équipe de génétique et développement des tumeurs cérébrales. Je me suis intéressée à un polymorphisme pouvant causer des gliomes ». Elle a d’ores et déjà validé le premier cycle de médecine ainsi qu’un Master 1 en neurosciences. Désormais en césure, Yasmine se concentre sur la partie ingénierie de son double parcours aux Mines Paris. Elle prépare un Master 2 de mathématiques pour les sciences du vivant. Ils sont deux de sa promo à avoir intégré cette double formation. Yasmine Daouia sera ingénieure en 2025. Et reprendra aussitôt, le cours “classique” du deuxième cycle de médecine pour devenir aussi, docteur en médecine. « Pas avant 2033 et si tout va bien » avance prudemment l’étudiante.
Une filière encore méconnue
Une possibilité offerte par quelques établissements de médecine en partenariat avec certaines grandes écoles (Écoles des Mines Paris, St- Étienne, Centrale Lyon, ENS…). C’est un choix qui impose de faire une pause de deux ans dans son parcours de futur médecin. Un élément qui entre en balance dans des études déjà longues et coûteuses fait valoir Yasmine. Elle mesure la chance de vivre à Paris chez ses parents. « C’est un problème qui met en place des inégalités dès l’entrée dans le cursus parce que cela implique de se financer tout ou partie, au moins jusqu’à la 6e année… », fait-elle constater par ailleurs.
Convention citoyenne scientifique
À l’image d’une partie de la jeune génération qui s’interroge sur un monde fragilisé sur le plan environnemental, politique et sociétal, Yasmine Daouia s’implique dans d’autres actions dont récemment, la Convention Scientifique Étudiante autour du thème de l’hydrogène. « Le constat actuel c’est qu’aujourd’hui les émissions à effet de serre sont très importantes et pour faire le lien avec la médecine, elles ont un impact sur la santé des populations car elles engendrent des maladies environnementales. Ce sont des questions dont en tant qu’étudiant et citoyen, on doit absolument se saisir… », précise la future praticienne et ingénieure. La jeune femme est également très engagée dans le milieu associatif : tutorat d’entraide et d’accompagnement en médecine, Association nationale des doubles cursus en santé, mission Enfance à l’Hôpital Gustave Roussy…
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