Sous le feu des critiques, le gouvernement s'emploie à corriger les dysfonctionnements de la réforme de l'accès aux études de santé, censée mettre fin au « gâchis humain » de l'ex-PACES et du numerus clausus. Matignon a annoncé mercredi soir « plusieurs mesures exceptionnelles » qui seront mises en œuvre « dans les meilleurs délais pour s'appliquer dès cette année universitaire ».
Pour garantir de « meilleures chances de réussite » aux étudiants de première année, un décret devrait permettre de réaffecter davantage de places entre les nouveaux cursus PASS (parcours spécifique accès santé) et L.AS (licence avec option accès santé). « Il portera pour l'année en cours de 70 % à 85 % le pourcentage de places réservées à un parcours », indique Matignon. « Les universités s'organiseront pour lever les difficultés en vue de l'année prochaine », assure Matignon.
Sessions de rattrapage pour les mineures
Chaque université devra créer « une commission d'examen exceptionnelle » pour les étudiants admissibles en deuxième année de filière santé, mais qui n'ont pas validé une autre matière. L'objectif est d'examiner les « situations individuelles » de ces candidats.
De surcroît, des « sessions de rattrapage » seront organisées pour toutes les disciplines « mineures » à la fois en PASS (mineure généraliste) et en L.AS (mineure santé). La même discipline majeure de formation entre la première et deuxième année de L.AS sera maintenue.
Des instructions pour la rentrée
Parallèlement, de nouvelles instructions ont été adressées aux universités pour la rentrée 2021. Afin de garantir « la plus grande visibilité possible », les capacités d'accueil resteront l'an prochain « au moins » identiques à cette année 2020/2021.
Un accompagnement « spécifique » des étudiants de L.AS 1 reçus dans les filières santé, et des étudiants de PASS en L.AS 2, devra être mis en place « notamment en renforçant le tutorat et les ressources numériques ».
Enfin, il est rappelé aux étudiants la possibilité de ne pas déposer de dossier d'admission dans les filières médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie (MMOP) en première année de L.AS 1 afin de « conserver leurs chances » en deuxième et troisième années (L.AS 2 et L.AS 3).
Des SOS en pagaille
Le nombre de places en deuxième année dans les filières médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie reste fixé à 16 750 pour la prochaine rentrée, ce qui représente une hausse de 12 % sur un an.
Depuis des mois, les étudiants en médecine multiplient les alertes en cette année de transition compliquée ou cohabitent les primants des nouvelles filières (PASS et L.AS) et les derniers redoublants de l'ex-PACES (assujettis au dernier numerus clausus).
Le Sénat a dénoncé pour sa part un défaut d'anticipation de la réforme, « d'importantes carences » et « un manque de transparence » dans un rapport cinglant rendu mi-mai.
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