Pour faire monter en puissance l’offre de stages ambulatoires au profit des externes et des internes, une seule solution : recruter 1 000 maîtres de stage des universités (MSU) supplémentaires d’ici à 2024. C’est la nouvelle feuille de route d'une instruction interministérielle, diffusée aux agences régionales de santé (ARS) et aux UFR de médecine, en février dernier.
Après avoir mené une enquête en décembre 2021 auprès des ARS et des facultés, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) et la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (Dgesip) estiment qu’il faudrait ainsi augmenter de 7,7 % le nombre de praticiens maîtres de stage des universités (MSU) à l'horizon 2024 pour espérer un réel développement des stages ambulatoires, « y compris en zones sous-denses ». Sur ces recommandations – qui ne sont pas contraignantes – la France pourrait passer de 12 941 maîtres de stages en 2021 à 13 937 en 2024, soit 996 MSU supplémentaires.
1 000 internes en plus
Depuis 2019 et la loi « Ma santé 2022 », envoyer les externes et internes dans les cabinets libéraux est une « volonté résolue et affichée du gouvernement », rappelle la note interministérielle. « Les stages ambulatoires revêtent une importance particulière car il s’agit de l’une des seules périodes de formation permettant aux étudiants un contact direct avec des praticiens exerçant en ambulatoire, potentiellement dans des zones sous-denses », abonde le document.
Alors que le contingent de carabins « est amené à croître massivement dans les prochaines années » – avec un millier d’internes supplémentaires en 2024 – le recrutement de confrères universitaires pour les accueillir en stage est un prérequis incontournable. D’autant plus que ces « juniors » sont chaque année plus nombreux à opter pour des stages en ambulatoire : 6 648 internes ont réalisé un stage en cabinet libéral en 2021, contre 6 273 en 2019 (+ 6 %).
Inégalités entre régions
Avec près de 13 000 MSU répartis sur le territoire en 2021, les chiffres « sont encourageants » et déjà en progression de 9,6 % entre 2019 et 2021, rappelle le ministère. Dans le détail, « le nombre de MSU accueillant des étudiants de 3e cycle de médecine générale en SASPAS a augmenté de 13,2 % entre 2019 et 2021, passant de 4 760 à 5 390 MSU », souligne Ségur.
Toutefois, ces bons scores cachent de « fortes inégalités entre régions ». Disparités qui deviennent criantes lorsque l’on se penche sur le taux d’encadrement des étudiants. Ainsi, alors qu’en moyenne un MSU encadre 3,27 étudiants, ce ratio grimpe à un pour six pour la région dijonnaise, un pour cinq dans les Hauts-de-France et en Centre Val-de-Loire. À l’inverse, Grenoble, la Bretagne, ou l’Occitanie affichent de meilleurs taux d’encadrement, à moins de deux carabins par maître de stage.
Dans ce contexte, l’instruction interministérielle recommande d'ici à 2024 de viser partout un encadrement moyen à trois étudiants au maximum par MSU. Des objectifs qui n’ont toutefois rien « d’opposable ».
Coup de pouce
Comment atteindre ce millier de MSU supplémentaires ? En « amplifiant les communications locales », avance le ministère, qui souhaite aussi mieux associer « les médecins libéraux notamment ceux s’investissant dans le compagnonnage et les départements de médecine générale des UFR ». Les structures d’exercice coordonné et l'exercice mixte ville-hôpital doivent être ciblés pour permettre aux jeunes de découvrir la palette des pratiques ambulatoires.
Pour promouvoir les zones sous-denses, Ségur souhaite mettre davantage en valeur le contrat de coordination et de stabilisation des médecins (Coscom). Un contrat qui accorde « une rémunération complémentaire – à l’aide forfaitaire annuelle de 5 000 € – de 300 € par mois de stage lorsque le MSU exerce en ZIP, ou de 360 € par mois en cas de majoration par l’ARS ». Un coup de pouce pour accompagner la formation des juniors et « faciliter leur installation et leur maintien, en exercice libéral, dans ces territoires ».
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