À l’issue de deux semaines d’« amphi de garnison » en ligne, les internes ont fait leurs choix de poste ! Le 16 septembre au soir, les quelque 8 600 futurs médecins – hors contrats d’engagement de service public – ont validé leur spécialité et leur CHU de rattachement pour la rentrée prochaine.
À la lumière de ces choix, « Le Quotidien » a dressé un bilan détaillé des disciplines les plus prisées des juniors. Ce classement (voir ci-dessous) repose sur l'indice d’attractivité défini par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees, ministère), qui prend en compte le rang de classement des candidats à l’issue des épreuves nationales classantes (ECN) et le nombre de postes ouverts dans chaque filière. Plus l'indice d'attractivité se rapproche du chiffre 1, moins la spécialité est demandée.
La chirurgie plastique en tête
Sans surprise, c’est à nouveau la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique qui arrive en tête des spécialités préférées des internes. En moins de deux jours, la totalité des 28 postes offerts dans la discipline avaient été raflés sur toute la France. Le classement médian des carabins affectés en chirurgie plastique est de 520.
En 2022 encore, le quatuor de tête reste inchangé. En deuxième place, on retrouve l’ophtalmologie, suivi de la dermatologie et de la cardiologie. En cinquième position, la néphrologie marque cette année une belle percée, grimpant de deux places dans le classement, tout comme la spécialité ORL, qui passe en un an de la huitième à la septième place.
Si les choix d’affectation combinent de nombreux facteurs, le top 10 du palmarès concentre, à nouveau, les spés les plus rémunératrices. La quasi-totalité du haut du classement génère, en libéral, des BNC moyens supérieurs à 100 000 euros par an (sauf la dermatologie) selon les données issues de la Carmf en 2020 : 145 354 euros pour un néphrologue, 130 707 euros pour un ophtalmo, 127 257 euros pour un cardiologue, contre 70 711 pour un psychiatre ou 73 820 pour un généraliste, tous deux en bas de classement.
La médecine générale fait le plein
Alors qu’elle agrège la moitié des futurs internes (3 388), la médecine générale reste cantonnée vers le bas de classement puisqu'elle se situe en 39e position (sur 44) des spécialités préférées des internes, selon cet indice d'attractivité. Toutefois, elle grapille une place et surtout, pour la seconde année consécutive, toutes les places de futurs généralistes ont été pourvues !
Inlassablement, la psychiatrie, la gériatrie, la biologie médicale, la santé publique et la médecine du travail occupent le bas du palmarès. Des spés qui peinent aussi à faire le plein. Ainsi, en novembre prochain, 28 % des postes en santé publique, 22 % en médecine du travail, 23 % en biologie médicale et 17 % en gériatrie resteront vacants. Bonne nouvelle néanmoins : en psychiatrie, seuls 6 % des postes n’ont pas trouvé preneurs cette année, deux fois moins qu’en 2021.
L'infectio en baisse
Cette année, certaines spécialités signent un bond significatif dans le palmarès, comme l’urologie – qui gagne cinq places en passant de la 18e à la 13e position – ou la médecine interne et immunologie clinique (+6 places). Comme l’an dernier, la gynécologie-obstétrique continue sa progression, et se place désormais à la 17e place.
À l’inverse, les nouveaux DES – introduits en 2017 – peinent toujours à convaincre. En 38e position cette année, la médecine d’urgence dégringole de trois places. L’infectiologie continue son repli : la spé de maladies infectieuses et tropicales perd une place et sort du top 10. Plus surprenant, la rhumatologie dégringole dans le choix des juniors, passant de la 13e à la 23e place du classement.
Lyon, ville préférée
Côté CHU de rattachement, ce sont une fois de plus les Hospices Civils de Lyon (HCL) qui caracolent en tête des établissements préférés des jeunes, si l’on se réfère au rang médian des internes affectés.
Viennent ensuite les CHU de Rennes, Montpellier, Grenoble et Bordeaux. La capitale girondine accueillera à la rentrée le major de promo 2022, Gaétan Basile, qui a opté pour l’hématologie.
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