Après les fédérations d'étudiants en santé, ce sont les carabins et leurs parents qui alertent sur la piètre gestion de la réforme du premier cycle des études de santé. Pas question d'être la « génération sacrifiée », clament-ils dans une pétition qui a déjà dépassé les 2 500 signatures.
Depuis septembre, les étudiants souhaitant poursuivre des études de santé (médecine, pharmacie, odontologie et maïeutique) sont inscrits, soit dans un parcours spécifique « accès santé » (PASS), soit dans une licence option santé (LAS). Sauf que dans les faits, c'est souvent la zizanie. Les principales associations d'étudiants ont déjà signalé une cascade de difficultés dans l'organisation des cours, un défaut d'informations sur les nouvelles épreuves de sélection, des incertitudes sur le calendrier, etc.
Mi-janvier, plus de 400 étudiants et parents de plusieurs villes se sont regroupés dans un collectif national des PASS et LAS qui réclame cette fois des comptes au gouvernement. « Les objectifs affichés de cette réforme étaient de réduire le taux d’échec (...), de faciliter l' orientation des étudiants en cas d'échec, de diversifier leur profil, et d’améliorer leur qualité de vie et leur bien-être. Or tout le contraire est en train de se produire par manque de moyens alloués ! », peut-on lire.
Nombre de places à la baisse
Le nombre de places accessibles en 2e année pour cette promotion 2020/2021 concentre les inquiétudes et les critiques. Car en cette année de transition, les nouvelles promotions (PASS et LAS) cohabitent avec la dernière promo de redoublants PACES, toujours soumise à un numerus clausus. Les facs doivent partager le nombre de places restantes en fonction de leurs capacités. Or, l'équité ne serait pas au rendez-vous.
« À Nice, la fac a annoncé aux étudiants qu'il y aurait 125 places accessibles en 2e année pour les PASS et LAS toutes filières de santé confondues pour 1 275 étudiants inscrits. Le taux de réussite tourne autour de 9 %, moins que celui de la PACES estimé entre 15 et 20 %, alors que l'objectif de la réforme était de stopper le gâchis humain », confie le collectif. Cette iniquité « plonge les étudiants dans une situation de stress extrêmement difficile à vivre ». En cette année de transition, le collectif réclame une augmentation exceptionnelle de la capacité d'accueil « d'a minima de 33 % » pour les admis en 2e année, sur le modèle des universités ayant déjà testé la réforme dès 2019 (Paris V, VI et VII et Brest).
Des mineures par défaut ?
Le collectif dénonce aussi l'organisation des « mineures », ces unités d'enseignements hors santé que les étudiants PASS choisissent lors de leur inscription sur Parcoursup. C'est vers cette mineure que les étudiants devront se réorienter en cas d'échec dans leur filière espérée. Et encore une fois, l'objectif de diversification serait manqué. « Sur Parcoursup, certaines mineures présentaient un nombre de places limitées. Les étudiants s'y sont inscrits, à toutes, pour être sûrs d'entrer en PASS. Résultat, certains ont des mineures par défaut ».
Autre problème décelé : la réorientation en 2e année de licence de cette mineure se ferait « dans la limite des places disponibles », dans les filières en tension. Le collectif exige des garanties afin que chaque étudiant ait une place en 2e année, leur permettant de postuler une deuxième fois. « On a promis une réorientation facilitée avec cette réforme, en fait, c'est la panique », conclut le collectif qui saisira le Défenseur des droits.
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