Ne devient pas médecin qui veut…
Lors des 4e états généraux de la formation et de la recherche médicales, à Caen, les doyens de médecine et de pharmacie mais aussi des professeurs d’odontologie et des étudiants ont débattu de la sélection des « passerelliens », du « socle minimal » de connaissances exigé et de leur accompagnement.
Lancé en 2011, le dispositif des « passerelles entrantes » est opérationnel dans toutes les facultés françaises, dans la limite d'un nombre de places fixé chaque année. Il permet à un doctorant, à un diplômé de master en santé, d’une école d’ingénieur ou de commerce, de l’École normale supérieure (ENS) et de l’Institut d'études politiques (IEP) de postuler à l’entrée en deuxième ou troisième année (de médecine, pharmacie, odontologie et maïeutique), sans passer par la case de la première année commune aux études de santé (PACES). L’objectif affiché est de diversifier les profils des carabins.
Manque d'informations
Le Pr Martin Flamant, assesseur du doyen chargé de la pédagogie à Paris VII, dresse un bilan en demi-teinte. « En 2016/2017, 77 % des demandes à Paris VII étaient destinées à la médecine », explique-t-il. 270 dossiers recevables ont été examinés pour entrer en deuxième année et 119 en troisième pour quelque 400 places… à l'échelle nationale (2e et 3e année compris).
D'autres résultats permettent de mieux cerner les profils des candidats aux passerelles entrantes même si les données « restent parcellaires », précise le Pr Flamant. L’âge médian d’entrée dans ces filières est de 25 ans en Ile-de-France, la répartition hommes/femmes est équilibrée en revanche le taux de redoublement est hétérogène (presque du simple au triple en région parisienne).
Plusieurs profils se dessinent : candidats issus de filières santé, professionnels diplômés déjà en exercice et… recalés récents de la PACES. Des facultés constatent une augmentation du nombre de candidats encore étudiants en pharmacie et postulant finalement aux études de médecine. Les facs font le tri. « Nous avons un gros contingent de pharmaciens déjà diplômés et cela se passe très bien, explique le Pr Pierre Dubus, doyen de l'UFR des sciences médicales à Bordeaux. Mais nous refusons les candidats ayant passé la PACES deux fois et qui ne sont pas encore diplômés ».
Le défi de l'arrivée des paramédicaux
Autre consensus : la nécessaire sélection des paramédicaux qui peuvent désormais accéder à cette procédure d'admission directe (s'ils sont titulaires d’un diplôme sanctionnant au moins trois années d’études supérieures et ont exercé deux ans à temps plein). « Cette année beaucoup de paramédicaux vont affluer, on ne pourra pas prendre tout le monde. Il faut des parcours qui soient valorisés », prévient le Pr Didier Gosset, doyen de la faculté de Lille 2. Le nombre de dossiers a également bondi à la fac de Lyon-Sud. « J’ai reçu 200 candidatures de plus cette année, soit 350 dossiers juste pour l’admissibilité. Comment sélectionner les infirmiers et les kinés ? », questionne le Pr Carole Burillon, doyenne de Lyon-Sud.
Dans la salle, certains suggèrent à ces nouveaux prétendants… de passer la PACES puis un oral, ce qui n’est guère du goût des infirmiers. « Infirmiers ou kinés, la PACES n’apportera rien à ces candidats », réagit Clément Gautier, ex-représentant de la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers. Le débat sur l'accès aux études médicales n'a pas fini d'animer les facultés.
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