Numéro vert national pour les étudiants en santé en souffrance, dotation fléchée vers la réforme du premier cycle, campagne de communication sur les oraux de sélection… Interrogée par le député Brahim Hammouche (Modem) sur les couacs de la réforme du premier cycle et la santé mentale dégradée des jeunes, lors des questions au gouvernement le 15 décembre, la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal a affiché sa volonté d'agir concrètement pour aider la jeune génération.
Face aux députés, Frédérique Vidal a assuré être très consciente des difficultés des facultés, notamment dans les filières santé. « Sur la réforme, l'objectif est de mettre fin au numerus clausus et à la PACES alors oui évidemment cette année est compliquée pour l'enseignement Supérieur et encore plus quand on met en place des réformes (...) Le doyen d'Angers a accepté d'animer des réflexions et de mettre de l’information à la disposition des étudiants », explique-t-elle.
J'ai répondu au député @BHammouche5708 concernant la réforme de l'entrée dans les études de santé.
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) December 15, 2020
J'ai rencontré la semaine dernière l'ensemble des acteurs de l’enseignement en santé pour faire le point sur les mesures engagées par @sup_recherche depuis la rentrée 2020. pic.twitter.com/XV9I6X1IwJ
Accompagner les associations
Elle a ainsi annoncé la création d’une adresse mail pour répondre aux questions des associations étudiantes sur la réforme de l'accès aux filières santé, le déblocage de 9 millions d'euros supplémentaires pour faciliter l'entrée dans ces filières sélectives et le lancement de campagnes pédagogiques.
Un numéro vert national géré par le Centre national d'appui (CNA), structure dédiée à la qualité de vie des étudiants en santé, est promis pour janvier 2021. « Nous avons recruté des répondants et nous continuerons à accompagner les associations et les étudiants », poursuit-elle.
Enfin, Frédérique Vidal, a également promis le recrutement d’un chef de projet sur la formation numérique en santé et d'un patient-chercheur comme maître de conférences des Universités, sans préciser la date. La semaine dernière, le gouvernement avait annoncé le doublement des psychologues dans les services universitaires de médecine préventive et de promotion de la Santé (SUMPPS) et la création de 60 assistantes sociales pour accompagner les jeunes en souffrance.
Depuis novembre, les fédérations d'étudiants en santé alertent via la campagne #PronosticMentalEngagé sur la hausse des risques psychosociaux chez les étudiants. Cours à distance, mise en place parfois difficile des PASS (parcours spécifique accès santé) et des LAS (licences avec option accès santé) en première année, les fédérations ont formulé une centaine de propositions au gouvernement.
Des facultés mal informées
Contactée l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF) a salué les engagements de la ministre – surtout le numéro vert national. Toutefois, les annonces restent en deçà des attentes. « Nous avons été reçus avec les fédérations d'étudiants en santé et le syndicat d'internes de médecine générale pour parler de ces mesures mais elles sont loin de ce que nous avions demandé et de la réalité », commente Morgane Gode-Henric, présidente de l'ANEMF.
Le coup de pouce financier de 9 millions est jugé insuffisant. « Nous avions calculé qu'il faudrait 32 millions pour couvrir les frais de la réforme », précise-t-elle. L'ANEMF souhaite que les UFR notamment en dehors du champ santé soient formées sur les PASS, les LAS et les objectifs de la réforme. « On s'est rendu compte que certaines UFR ne savaient même pas qu'il y avait des LAS chez elles, enchaine-t-elle. Sur la communication, il faut mieux définir les modalités et dates des futurs oraux des épreuves de sélection. »
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