L'université Pierre et Marie Curie (UPMC) a lancé une campagne de crowdfunding en ligne pour financer du matériel de simulation aux étudiants en médecine.
Et pas n'importe lequel. Ces fonds financeront des mannequins haute-fidélité enfants pour permettre aux étudiants de s'entraîner à réaliser des ponctions lombaires, « un geste délicat ».
L'UPMC a choisi dès 2011 d'intégrer la simulation numérique dans le second cycle des études médicales. L'année suivante, le Pr Arnaud Petit et plusieurs enseignants ont mis en place un module pédiatrique. Depuis, 2 500 étudiants en médecine, 200 soignants et 120 internes se sont formés à la prise en charge de la détresse respiratoire et de l'arrêt cardiaque de l'enfant.
3 000 euros le kit
Avec cette levée de fonds, l'UPMC souhaite acheter cinq kits de simulation enfant. Son coût d'achat est de 3 000 euros pièce. L'université n'en possède que trois pour 400 étudiants. « Si l'objectif de 15 000 euros est dépassé, nous pourrons financer par la suite la réalisation d'un film sur la ponction lombaire à destination des étudiants et des professionnels de santé », peut-on lire sur le site de la campagne, qui s'arrête le 5 décembre. Pour l'instant, l'UPMC a récolté de quoi financer deux kits.
La Haute autorité de la Santé (HAS) a défini en 2012 un cahier des charges pour les centres de simulation les plus élaborés (dits de type 3), dont les CHU doivent être équipés. Ces centres doivent embaucher du personnel administratif et technique à temps plein, disposer de trois salles d'enseignement et réaliser plusieurs sessions hebdomadaires d'activité pédagogique. Après la polémique sur les touchers pelviens réalisés sur des patients endormis, la ministre de la Santé Marisol Touraine a relancé le débat en 2015 en annonçant vouloir équiper les 32 CHRU d'un centre de simulation en santé avant 2017. Si aujourd'hui, la quasi-totalité du parc hospitalier est bel et bien dotée d'une structure ad hoc, les plus petits CHU souffrent toujours d'un manque de financement et d'une pénurie d'enseignement.
Troisième campagne de financement participatif
À Pierre et Marie Curie, la fondation partenariale UPMC, en charge de cette levée de fonds, assure que cette campagne vise à mettre en lumière la simulation en santé et non à remplacer le financement octroyé par la fac à cette thématique. Actuellement, l'hôpital Trousseau et la faculté de médecine Pierre et Marie Curie finance le centre de simulation parisien. « La fondation de l'université a pour mission de soutenir via le mécénat l'UPMC, des entreprises, les particuliers et les anciens de la faculté. Elle ne vient en aucun cas remplacer le budget alloué au centre de simulation. C'est un complément sur une opération à fort impact sociétal. Une opération "flash" », explique au « Quotidien » Mélina Mercier, directrice de la fondation. C'est la troisième campagne de crowdfunding menée par l'UPMC. Les précédentes portaient sur des projets de station marine et de collection zoologique. Spécialisée dans le mécénat, la fondation donne son avis sur des thématiques débattues et choisies par les enseignants-chercheurs des unités de recherche, qui ont le dernier mot.
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre