L’Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) a confirmé ce mercredi son appel à la grève totale « pour trois jours du 25 au 27 mars ».
Jugeant que Marisol Touraine n’a pas infléchi sa position malgré une « manifestation historique », le syndicat d’internes généralistes réclame du temps pour « réécrire de manière concertée » le projet de loi de santé. Or, ce texte sera débattu à l’Assemblée nationale en séance dès mardi prochain, qui plus est en procédure accélérée (une seule lecture par chambre). Une provocation pour l’ISNAR-IMG.
Au-delà de la forme, les internes de médecine générale s’inquiètent de la surcharge administrative et de la « place accordée aux assureurs privés ». La réforme du tiers payant, à ce stade, n’apporte aucune garantie, estime Trystan Bacon, porte parole de l’ISNAR-IMG, joint ce mercredi par le « Quotidien ». L’exercice en pratiques avancées pose également un « gros problème de méthode », faute de concertation. « La précipitation ministérielle n’engage pas à la confiance », souligne Trystan Bacon.
Initiatives régionales
Cet arrêt d’activité décliné à l’échelle régionale jusqu’à vendredi inclus fait écho à l’initiative des internes de médecine générale lyonnais (dès le lendemain de la manif parisienne). Elle devrait concerner aussi bien les stages hospitaliers que les cabinets libéraux qui reçoivent des généralistes en formation.
[[asset:image:1591 {"mode":"small","align":"left","field_asset_image_copyright":[],"field_asset_image_description":[]}]]L’ISNAR-IMG cite aujourd’hui les villes de Lyon, Nantes, Toulouse, Saint-Etienne, Lille, Clermont-Ferrand, Grenoble, Brest, Limoges, Amiens, Angers, Poitiers ou Strasbourg où des sit-in, manifestations locales et distributions de tracts devraient avoir lieu.
La mobilisation risque d’être en réalité extrêmement variable dans les villes concernées : jusqu’à 100 % d’internes grévistes dans quelques services, « 40 à 60 % » dans d’autres secteurs, affirme l’ISNAR-IMG. Des assignations ont lieu mais aboutissent souvent à un service minimum. « On veut embêter l’administration, faire pression sur le ministère en montrant notre colère », argumente le porte-parole de l’ISNAR-IMG.
Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG) regrette lui aussi « l’absence de changement de cap » du gouvernement. C’est pourquoi le SNJMG soutient « logiquement » les actions locales de grève de 25, 26 et 27 mars. Il affirme avoir déposé « un préavis national de grève totale et illimitée », qui pourrait offrir un cadre à de futures mobilisations. Dans un communiqué, MG France apporte ce mercredi son « total soutien » aux internes de médecine générale mécontents.
L’ISNI... lève son préavis de grève
Cette poussée de fièvre d’une partie des généralistes en formation intervient alors que l’Intersyndicat national des internes en médecine (ISNI) a décidé pour sa part de lever son préavis de grève nationale illimitée, satisfait des échanges récents avec le ministère de la Santé, et apportant un ballon d’oxygène à Marisol Touraine.
Joint mercredi par « le Quotidien », Jérôme Pinot, porte-parole de l’ISNI, salue les amendements positifs adoptés sur l’organisation territoriale, le service public hospitalier (SPH), le statut de PH remplaçant (« qui concernera peu de personnes et ne précarisera pas les débuts de carrière ») ou encore le tiers payant (flux unique de paiement, pilotage par le régime obligatoire). La décision du gouvernement de repousser la réforme du troisième cycle et de revaloriser les assistants exerçant à temps plein à l’hôpital a également pesé. « Nous restons extrêmement vigilants », précise Jérôme Pinot.
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