Un seul tweet aura suffi à déclencher une polémique aux répercussions considérables.
En février 2015, la diffusion sur le réseau social Twitter d’un document – retiré depuis – de la faculté de médecine de Lyon-Sud, avait mis le feu aux poudres. Cette feuille d’objectifs de stage non datée (et qui n’a depuis longtemps plus cours, s’est défendue la faculté), indiquait que les carabins devaient réaliser des « examens cliniques de l’utérus et des annexes par le toucher vaginal et le palper abdominal lors de l’apprentissage au bloc sur patiente endormie. »
À l’initiative de Clara de Bort, directrice d’hôpital et chef du pôle de réserve sanitaire à l’EPRUS, une pétition signée par plus de 7 000 personnes a réclamé le respect du consentement du patient pendant la formation des médecins. Dans la foulée, la Fédération hospitalière de France (FHF) et les conférences hospitalières ont également rappelé l’obligation de respecter la déontologie et le droit des patients. « Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment », stipule la loi Kouchner de mars 2002.
Indispensable consentement du patient
La conférence des doyens, présidée par le Pr Jean-Pierre Vinel, a dressé un constat préoccupant de la formation médicale, dans un rapport rendu fin octobre à Marisol Touraine. Selon cet audit, le consentement préalable du patient n’est recueilli que dans 67 % des cas pour les étudiants de premier cycle et dans 80 % pour les étudiants du second cycle. Reprenant une proposition des doyens, le ministère de la Santé a annoncé son intention d’équiper tous les CHU d’un centre de simulation médicale d’ici à 2017 pour former les étudiants aux gestes intimes. L’association des étudiants en médecine de France (ANEMF) est très favorable à cette évolution. Or, seule une faculté sur deux utilise aujourd’hui des mannequins de basse ou de haute-fidélité, rapporte la conférence des doyens.
Cette polémique a eu des répercussions dans le champ professionnel. Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a rappelé début décembre, l’importance du toucher vaginal dans leur exercice et les conditions dans lesquelles cet acte peut être pratiqué. « Les gynécologues-obstétriciens ont fait l’objet ces derniers temps d’attaques répétées et se sont sentis injustement mis en cause, a écrit le collège dans une note. (...) Il faut rétablir les choses dans leurs justes proportions. » Le CNGOF rappelle que « l’apprentissage de l’examen clinique et des touchers pelviens font partie de la formation de base du futur médecin » et « qu’il ne peut y avoir d’examen clinique, quel qu’il soit, sans le consentement de la patiente ».
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