L'UFR santé de Caen a accueilli du 30 novembre au 1er décembre les 4e États généraux de la formation et de la recherche médicales. Un temps fort qui a réuni l'ensemble des doyens des facultés de médecine, pharmacie, odontologie, les étudiants, les paramédicaux et les acteurs politiques du territoire.
Les États généraux ont été instaurés par la conférence des doyens des facultés de médecine. Ils consistent à réunir et « développer une vraie communauté d'acteurs publics et privés, le plus large possible pour répondre aux besoins en santé », explique le Pr Jean Sibilia, vice-président de la conférence et doyen de la faculté de Strasbourg.
A l'origine des maisons de santé universitaires et du SIDES
Au menu, 25 ateliers et huit tables rondes. « Les États généraux sont un point d'étape tous les deux ans. C'est là qu'on discute des modifications de la formation et de la recherche », poursuit le Pr Jean-Luc Dubois-Randé, président de la conférence des doyens.
Les succès des États généraux sont nombreux. Les derniers (à Bobigny en 2015) ont permis de sortir de terre les maisons de santé pluriprofessionnelles universitaires et le portail d'entraînement SIDES. « Cette rencontre a également donné un véritable coup d'accélérateur à la mise en place de la réforme du troisième cycle », illustre le Pr Sibilia.
Autre succès : la création de l'Association médecine pharmacie sciences (AMPS) dédiée aux étudiants de médecine en double cursus. « On compte 600 étudiants en double cursus dont deux tiers sont issus de la médecine », précise le doyen de Strasbourg. L'idée de diversifier les profils vient également de précédents États généraux. Ils ont donné naissance aux passerelles entrantes et à l'alter-PACES.
Hiatus de la recherche
Autre thématique abordée : la recherche hospitalo-universitaire, qui engendre un vif débat entre universitaires et hospitaliers. Au cœur des échanges, la place et finalité de la recherche. Une vision très partagée entre les deux camps. Si les universitaires estiment que la recherche est un investissement sur le long terme et une prise de risque, les directions hospitalières, elles, y voient une dépense qui mérite compensation financière. « Un véritable hiatus » pour le Pr Dubois-Randé.
Et demain ? Invité à présenter les enjeux du plan Médecine du futur, le Pr André Syrota, ancien directeur de l'INSERM, a insisté sur l'importance de l'innovation en France : « Si on ne s'occupe pas de la thématique de la médecine du futur, nous serons largués. La France deviendra importatrice de santé. Il n'y aura plus de recherche. » Pour le Pr Dubois-Randé, l'approche de la formation doit évoluer car la société s'est déjà totalement adaptée aux outils numériques. « Aujourd'hui, il y a des téléconsultations en médecine faites par des start-up, des ordonnances dématérialisées, des patients informés de l'étendue d'une épidémie rapidement, l'utilisation des objets connectés, etc. Les patients s'emparent de tout. Mais l'approche humaniste, on en aura toujours besoin », analyse-t-il.
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