Les Syndicats des internes des hôpitaux de Paris (SIHP) et de médecine générale (SRP-IMG) ont dénoncé dans une lettre commune les faibles effectifs proposés par l'agence régionale de santé (ARS) pour les futurs diplômes d'études spécialisées (DES) de gériatrie et médecine d'urgence qui ouvriront à la prochaine rentrée universitaire.
Mis en place dans le cadre de la réforme du 3e cycle des études médicales, ces deux nouveaux DES seront offerts au choix des futurs internes après les ECN 2017. Dans ce contexte, un travail de prévision des effectifs a été orchestré par l'ensemble des coordonnateurs des filières de médecine générale, gériatrie et d'urgence. « L’ARS a réduit de moitié le nombre de postes proposés par les coordonnateurs de gériatrie et d'urgence», explique Stefan Neraal, président du SRP-IMG au « Quotidien ».
Des besoins sous-évalués en gériatrie
Lors d'une réunion au comité régional de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), l'ARS Ile-de-France a évalué à 35 le nombre de postes à pourvoir en gériatrie. Des besoins « sous-estimés et de nature à mettre en péril toute une filière de soins », jugent les deux syndicats.
Actuellement, les gériatres sont formés via un DESC (diplôme d'études spécialisées complémentaires) après trois années d'internat en médecine générale. En Ile-de-France, 20 DESC sont validés par an. Mais au niveau national, « 500 postes de praticiens hospitaliers sont vacants, notent les internes : il nous paraît donc indispensable de ne pas ralentir le rythme de la formation des nouveaux gériatres ». « Cette spécialité, essentielle pour la prise en charge hospitalière et ambulatoire des personnes âgées, n'a vocation qu'à se développer dans les prochaines années avec le vieillissement de la population française », estiment-ils.
Les SIHP et SRP-IMG regrettent que l'ARS n'ait pas pris en considération le travail effectué par les coordonnateurs de la filière gériatrique visant à augmenter le nombre et la qualité des terrains de stage. Selon eux, la discipline pourrait accueillir 80 internes dès 2017.
Des départs à la retraite d'urgentistes à prévoir
Même constat du côté du DES de médecine d'urgence. L'ARS a proposé d'ouvrir 60 postes à la rentrée. En Ile-de-France, le DESC d'urgence forme 100 étudiants chaque année. « Notre région possède une capacité de formation en médecine d'urgence exceptionnelle grâce à un personnel hospitalo-universitaire en nombre, à la concentration de 7 SAMU centres 15, à des services d'accueil des urgences de très haute qualité », détaillent-ils.
Par ailleurs, de nombreux internes empruntent le chemin de la médecine générale dans le but de pratiquer la médecine d'urgence. L'ensemble de ces éléments poussent les syndicats à penser qu'un sous-effectif d'urgentistes entraînera une diminution de 40 % de l'offre de formation. « Il y a un besoin croissant dans ces services. Des générations d'urgentistes vont partir à la retraite, il y aura un déséquilibre », précise Stefan Neraal, ajoutant qu'une centaine de postes est indispensable dans cette filière.
Les deux syndicats appellent l'ARS à réviser ses chiffres avant de les présenter à la direction générale de l'offre de soins (DGOS) qui aura le dernier mot dans les futures semaines.
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