Alors que la rentrée 2020 avait marqué le coup d'envoi de la réforme de l'accès aux études de médecine – fin de la PACES au profit de nouvelles filières PASS et L.AS – quelques semaines auront suffi pour doucher les espoirs.
Début janvier, alors que le flou persiste quant aux places allouées en deuxième année de médecine, étudiants et parents mécontents créent le collectif PASS/L.AS. Il dénonce le manque d’équité entre les derniers redoublants (ex-PACES) et les nouveaux entrants, lésés, et lance des procédures de contestation. En mars, le ministère de l’Enseignement supérieur insiste déjà sur une augmentation de plus de 10 % des places en deuxième année par rapport à 2020.
En avril, rebondissement judiciaire, le Conseil d’État annule l’arrêté qui fixait le nombre de places réservées aux derniers redoublants. Coup d’épée dans l’eau, ce dernier numerus clausus est republié, à l'identique. « Décevante », « éprouvante », « hasardeuse » : en mai, les fédérations étudiantes tirent un sombre bilan de la réforme, pourtant censée mettre fin au « gâchis humain ». Le 17 mai, un rapport au vitriol du Sénat enfonce le clou. « Carences », « défaut d’anticipation, disparités intolérables » : la mission étrille le « manque inacceptable de transparence » dans la réforme, notamment sur les quotas de places. « Des étudiants passent leurs examens sans connaître leurs chances de succès », tance le rapport.
En parallèle, la guerre des chiffres continue. Frédérique Vidal vante une augmentation de 1300 places en médecine, soit 14 %. Face à la fronde, le Premier ministre promet en juin des mesures transitoires pour cette promo crash test : redoublement exceptionnel, ventilation de places non attribuées. Des promesses entérinées mi-juillet.
Grève de la faim
Alors que l'année scolaire s'achève, nouveau coup de semonce début juillet. Le Conseil d’État impose à 15 facs d’augmenter d’au moins 15 % leur capacité d’accueil. L’institution considère que « la répartition des places en deuxième année a été faite à l’avantage des étudiants issus de l’ancien système, les PACES ». Alors que ces derniers redoublants représentaient 30 % des effectifs en première année, 48 % des places leur sont réservées.
Au cours de l’été, tandis que certaines facs augmentent comme elles peuvent leur capacité d’accueil, des étudiants parisiens protestent cette fois contre la nouvelle épreuve orale, qui a fait dégringoler dans le classement des dizaines de très bons élèves – les privant d’accéder à la filière médicale. En octobre ,alors que ces carabins parisiens entament une grève de la faim pour être réintégrés, Frédérique Vidal se félicite d’une « augmentation historique » de 19 % d’étudiants en médecine, concédant que « la mise en œuvre de ces nouvelles formations en pleine crise sanitaire n’a pas été simple ».
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