Certains rêvaient de faire médecine depuis le collège. Et grâce à leur obstination, ils pourraient finalement passer en deuxième année, après avoir été pourtant collés à l'oral, un an plus tôt, dans des conditions plutôt rocambolesques, et à se morfondre depuis dans une filière qui n'était pas leur choix.
En effet, après l'audience du mois d'avril, le tribunal administratif de Paris a annulé, mardi, la « non-admission en deuxième année de médecine » de 13 étudiants. Il a aussi enjoint l'Université Paris Cité de « réunir un jury, dans une composition conforme à la réglementation applicable, afin qu'il procède au réexamen de la situation et qu'il prenne une nouvelle décision à ce titre dans un délai d'un mois », selon la décision consultée par « Le Quotidien ».
Réparation
Les étudiants recalés qui s'estimaient lésés, car les oraux en question les avaient fait dégringoler du classement, une « injustice » selon eux, vont même toucher de leur fac une réparation de 1 200 euros.
« C'est une grande joie, même si, pour beaucoup d'entre nous, nous y croirons quand nous serons assis dans l'amphi de 2e année de médecine » confie au « Quotidien », Antoine, un des 13. Selon le carabin, leurs chances de passer cette fois-ci seraient quand même assez sérieuses, à en croire leur avocat.
Dans les faits, le tribunal ne s'est pas prononcé sur les questions jugées incongrues qui avaient été posées aux étudiants lors des oraux (sur la grande barrière de corail ou l'enseigne de l'ancien magasin Le Nègre joyeux), ni sur les commentaires inappropriés du jury sur la politesse ou les tenues vestimentaires des candidats. En revanche, il a soulevé des « irrégularités » dans la composition des jurys : chaque sous-jury faisant passer les oraux doit être composé d'au moins un membre du jury général. Ce qui n'a pas été le cas pour les étudiants qui ont contesté leur classement.
Le feuilleton n'est pas terminé
Qu'importe le motif pour ces derniers. D'autant que celui qui fonde la décision du tribunal administratif a l'avantage collatéral de ne pas faire tomber en cascade l'ensemble du classement de Paris. Ce qui aurait provoqué, on s'en doute, beaucoup d'autres mécontents.
Parmi les 13 ex-carabins recalés l'année dernière, certains ont changé de fac pour la chimie par exemple, d'autres ont suivi le parcours L.AS (licence d'accès en santé) dans les filières éco-gestion, droit ou biomédical, où aucun n'a vraiment trouvé son bonheur. L'audition d'une trentaine d'autres étudiants parisiens, exactement dans la même situation, s'est également déroulée ce mardi. Ceux-ci espèrent évidemment que la justice leur donnera également raison.
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