Sur le site du CHU d'Amiens, le centre polyvalent de simulation SimUSanté est la combinaison d'un hôpital et d'une petite ville… au sein de l'hôpital. Avec une surface de 3 600m2, ses 51 salles d'apprentissage bourrées de technologies ultramodernes, et des mannequins par centaines, les autres CHU qui se lancent dans la simulation en santé ont de quoi rougir…
Depuis l'ouverture du centre en février 2016, près de 6 300 professionnels de santé (urgentistes, spécialistes, infirmières, aides-soignantes, brancardiers, sage-femmes, manipulateurs radio, etc.) ont foulé cet espace d'entraînement, qui s'enrichit de nouveaux équipements et enseignements spécialisés. « Le SimUSanté est en bonne santé, se réjouit Danielle Portal, directrice générale du CHU d'Amiens d'un ton enjoué. Treize écoles et instituts peuvent venir se former mais aussi les médecins et les paramédicaux hors CHU ». Des délégations suisse, canadienne ou chinoise ont manifesté leur intérêt pour ce centre au potentiel unique et sont venues visiter les locaux.
Apprendre à annoncer un diagnostic difficile
À l’intérieur du bâtiment, trois étages sont consacrés à la formation. Au rez-de-chaussée, le SimUCity reconstitue un quartier de proximité. On y trouve une pharmacie, une maison en brique et des salles de consultation fictives. « Les jeunes sont très demandeurs de scénarios pour annoncer un diagnostic difficile comme le décès d'un enfant ou le développement d'une pathologie grave », explique le Dr Carole Amsallem, PH en médecine d’urgence et responsable pédagogique de l’enseignement universitaire en simulation en santé, qui a troqué sa blouse contre celle d'un guide. « Des salles d'attente sont également disponibles et les formateurs concoctent des scénarios comme l'arrêt cardiaque d'un patient où les étudiants apprennent à gérer », précise-t-elle.
Opération à cœur ouvert
Sur les 51 salles de simulation, 43 sont équipées de caméras et de vitres sans tain. Elles permettent aux encadrants pédagogiques de suivre l'évolution des équipes, de modifier le scénario et de « débriefer » les professionnels de santé ou les étudiants après coup.
Ce jour-là, une équipe au bloc opératoire du SimUHospi est en plein rush. Une opération à cœur ouvert a démarré sous la supervision du Pr Ammar Ben Ammar, anesthésiste réanimateur. « Nous avons mis en route la circulation extracorporelle d'enseignement pour la chirurgie cardiaque, détaille-t-il. Cela permet de former les pompistes et perfusionnistes ».
Quelques mètres plus loin, dans une autre salle, un accouchement est déclenché par Valentine, une étudiante sage-femme de 21 ans en 3e année. « On a le temps de poser des questions, on peut recommencer l'exercice si on ne comprend pas. C'est moins stressant que sur le terrain et utile », témoigne-t-elle. Après l'accouchement, un autre scénario débute, le nouveau-né montre des signes de complications, des internes en pédiatrie prennent le relais. Muni de sa tablette tactile, le médecin formateur tapote sur le clavier afin d'adapter les constantes du bébé aux gestes réalisés par les internes.
HéliSimU, plateforme aéromédicale
SimUSanté dispose également d'un espace extérieur pour simuler la prise en charge de patients polytraumatisés après un accident de la route. Mais la nouvelle pépite du centre, celle qui fait la fierté des médecins et de la ville, c'est « HéliSimU », une carlingue d'hélicoptère transformée en plateforme aéro-médicale de formation, « perle rare offerte par Airbus », précise le Pr Christine Ammirati, PU-PH en anesthésie-réanimation et médecine d'urgence, et responsable du site.
La cellule arrière de l'appareil est conçue pour accueillir un brancard, un médecin, un infirmier et un étudiant. Les simulations porteront sur des patients atteints de pathologies nécessitant un transport sanitaire aérien, des scénarios avec des nouveau-nés en couveuse ou l'utilisation de l'oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO). « L'objectif est de réagir et de prendre en charge le patient avec deux inconvénients, l'espace réduit et le bruit, explique le Dr Christophe Boyer, responsable SMUR et référent HéliSimU, aux manettes de cette formation (disponible dans quelques mois). Nous effectuons 600 sorties hélico par an, soit environ deux par jour. La formation permet d'apprendre à faire une check-list notamment l'auscultation pulmonaire, impossible à réaliser après le décollage ».
« L’accès au secteur 2 pour tous, meilleur moyen de préserver la convention », juge la nouvelle présidente de Jeunes Médecins
Jeu concours
Internes et jeunes généralistes, gagnez votre place pour le congrès CMGF 2025 et un abonnement au Quotidien !
« Non à une réforme bâclée » : grève des internes le 29 janvier contre la 4e année de médecine générale
Suspension de l’interne de Tours condamné pour agressions sexuelles : décision fin novembre