« Combien de drames faudra-t-il encore ? », s'interroge l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) alors qu'un nouveau suicide d'un interne vient de survenir en fin de semaine dernière, suscitant une vive émotion dans la communauté étudiante et médicale.
[Soutien aux internes]
— ISNAR-IMG (@ISNARIMG) February 21, 2021
Nous avons appris hier le décès brutal d’un interne de Médecine Générale. Encore un…
Nos pensées vont ce soir avant tout à sa famille et à son entourage, amis comme co-internes.
Ne restez pas seuls. Des aides existent. pic.twitter.com/8JfN4Aeahz
Le Comité des internes de Reims Champagne-Ardenne (CIRC) a précisé sur sa page Facebook qu'une minute de silence sera respectée ce mardi à 12h30. Une cellule de soutien psychologique sera accessible le même jour afin que les internes puissent être reçus en présence du Pr Bach-Nga Pham, doyenne de la fac de médecine de Reims.
« Nous apprenons avec émotion le décès brutal d’un interne. Il s’agit du 4e depuis le début de 2021 », s'est alarmé l'ISNAR-IMG dans un communiqué. « La tristesse ressentie laisse désormais place à la colère », poursuit le syndicat qui alerte depuis plusieurs années sur le mal-être grandissant des jeunes médecins.
Contrôle du temps de travail
L'ISNAR-IMG constate que, deux ans après sa création, le Centre national d'appui n'a toujours pas les moyens d'accomplir sa mission, celle d'« améliorer la qualité de vie des étudiants ». « Nous déplorons toujours l'absence impassible d’avancées concrètes et de volonté politique tant de la part des ministères que de la conférence des doyens », critique l'ISNAR-IMG.
Les syndicats d'étudiants en santé, qui avaient lancé la campagne #PronosticMentalEngagé en novembre dernier pour dénoncer les conditions d'études toutes disciplines confondues, s'impatientent. « Nous réclamons des mesures immédiates comme le contrôle du temps de travail toujours calculé en demi-journée et la création de la structure juridique du CNA pour qu'il puisse mener ses missions et notamment, former les référents pédagogiques », indique au « Quotidien » Raphaël Dachicourt, premier vice-président de l'ISNAR-IMG.
Prise en charge psychologique
Le syndicat demande à être reçu « urgemment » par les ministres de la Santé et l'Enseignement supérieur. Au cœur d'une polémique, la ministre Frédérique Vidal a réaffirmé, ce lundi sur RTL, son engagement auprès des étudiants. « Aujourd'hui, ce qui me préoccupe, c'est la question des étudiants (...). Comment on fait pour que les étudiants puissent sortir de cette crise en n'étant pas désespérés », a-t-elle dit. Le « chèque psy », promis aux jeunes par le gouvernement, a concerné la première semaine de février 1 200 étudiants, puis 2 000 étudiants par semaine, selon la ministre.
– Plus de 5000 étudiants ont été pris en charge dans un parcours de soin gratuit depuis 3 semaines. 840 psychologues de ville ont été recensés.#RTLMatin pic.twitter.com/YD07VvSVtH
— Frédérique Vidal (@VidalFrederique) February 22, 2021
De leur côté, les internes en médecine générale rappellent que des cellules d'aides existent. Le CNA détaille toutes les structures et référents par région pour venir en aide aux jeunes en difficulté. L'Association pour la ligue pour la santé des étudiants et internes en médecine (Lipseim) peut aussi être un relais pour les carabins et leurs familles.
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