Une enquête* menée par les syndicats d'internes parisiens (SIHP et SRP-IMG) confirme que le coût du logement en Ile-de-France est un fardeau qui pèse lourd sur le budget des juniors – amputant près de la moitié de leur salaire.
Les internes déclarent ainsi un loyer moyen de 780 euros par mois, ce qui représente 46 % du salaire net d'un interne de première année et 41 % d'un interne de troisième année. Difficile de boucler ses fins de mois dans ces conditions. « Ce montant est bien au-delà de la barre symbolique du tiers des revenus qui permet de considérer un projet locatif comme viable », soulignent les syndicats.

Plus d'un tiers des internes parisiens déclarent percevoir une aide financière d'un tiers (famille ou conjoint) pour payer leur loyer. En dehors du prix de l'immobilier, d'autres freins sont identifiés par les jeunes comme le dépôt de garantie (42,5 %) ou le fait d'avoir des garants solvables pour être caution (25 %).
Interrogés sur leurs attentes pour favoriser les installations en Ile-de-France, les jeunes estiment que le loyer idéal devrait se situer entre 400 et 600 euros (76 % des réponses), ils attendent un logement à proximité de l'hôpital (70 %) et simple d'accès au niveau administratif (79 %). La moitié des jeunes (47 %) apprécieraient de bénéficier d'un logement pour 2 ans.

Les deux syndicats avancent plusieurs pistes pour donner une bouffée d'oxygène aux jeunes sur la question du logement. Ils suggèrent d'ouvrir l'accès des internes parisiens à des logements à tarif préférentiel comme c'est le cas pour les habitations CROUS (centre régional des œuvres universitaires et scolaires).
La durée de location pourrait se faire « à la carte » – six mois, un an ou deux – afin de se caler sur les durées de stage et faciliter le déplacement des jeunes. « Des internes se résignent à ne pas choisir certains stages car ils sont éloignés et qu'il est difficile de trouver un logement, c'est dommage », explique au « Quotidien » le SRP-IMG. Autre piste : développer les internats dans les hôpitaux périphériques qui pâtissent du manque d'internes.
Cautionnement et prêt à taux zéro
Les deux syndicats d'internes proposent aussi de simplifier les démarches administratives et financières. Un organisme public pourrait se porter caution lorsque le cercle familial de l'interne ne le peut pas ; et un prêt à taux zéro pourrait être négocié avec les banques pour le dépôt de garantie. L'enquête a été adressée à la région Ile-de-France. Les syndicats espèrent en tout cas trouver « des solutions bienveillantes » à terme.
L'Ile-de-France est la région qui accueille le plus de nouveaux internes (environ 1 000 chaque année). Actuellement, quelque 6 000 jeunes effectuent leur internat dans la région fancilienne. La qualité de la formation y est plébiscitée (80 %) et plus de trois quarts des internes apprécient la variété des terrains de stage.
* Enquête réalisée auprès de 600 internes d'Ile-de-France par questionnaire en ligne du 17 au 23 décembre 2020. L'âge moyen est de 26,5 ans. Profil : 67 % en DES de spécialités médicales ; 20 % sont en DES de médecine générale ; et 13 % en DES chirurgie.
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