Désinfection, masques, gestes barrières, frictions hydroalcooliques… Jamais ces mots n'ont été autant prononcés. À l'hôpital comme dans le grand public, l'hygiène et la prévention pourraient sortir grandies de la crise.
Pour le Dr Bruno Grandbastien, président de la Société française d'hygiène hospitalière (SF2H), le Covid-19 aura servi de « caisse de résonance » aux pratiques de prévention qu'il promeut. « Même le président de la République a parlé à de nombreuses reprises d'hygiène des mains, c'est un message fort ! », se félicite le médecin.
Ces pratiques vont-elles perdurer une fois l'épidémie passée ? L'hygiéniste du centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) de Lausanne a bon espoir. « Il y a une prise de conscience des soignants de l'importance que revêt l'hygiène des mains », constate-t-il. Preuve en est, le volume de consommation moyen de solutions hydroalcooliques (SHA) à l'hôpital a doublé. Et ce chiffre « va rester à un niveau plus élevé que la normale », veut croire le praticien. Reste à savoir si en ville et dans les lieux publics aussi les flacons de SHA vont fleurir. « Il faudra le mesurer », prévient le Dr Bruno Grandbastien.
La généralisation du port du masque, pour les soignants comme pour les patients, est une autre source de satisfaction pour le patron de la SF2H qui salue une « très bonne habitude » amenée à « s'amplifier de manière énorme ». En dehors des murs de l'hôpital aussi « le port systématique du masque quand on a des signes respiratoires devrait s'implanter un peu plus dans le grand public », présage le médecin hygiéniste.
Sur le terrain, les professionnels ne cachent pas leur enthousiasme. « On constate déjà une évolution des mentalités, demain on viendra travailler avec un masque quand on aura un rhume », prévoit Vincent Gicquel, responsable de la pharmacie au CHU de Rennes. Une prise de conscience également saluée par le Dr Laurence Marsal, responsable hygiène et gestion des risques au GH Diaconesses Croix Saint-Simon. « La situation nous aide à faire appliquer des précautions qu'on a du mal à faire respecter au quotidien », se félicite la praticienne.
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