En cure rhumatologique, un patient sur deux souffre d’arthrose du genou

Retour sur la plus importante étude en médecine thermale

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Publié le 14/01/2019
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Tous les ans en France, 78 % des curistes, soit plus de 425 000 personnes, suivent une cure en rhumatologie à titre principal. Parmi eux, 80 % se plaignent de lombalgie et 46 % sont adressés par leur médecin pour une arthrose du genou.

C’est dans ce contexte que l’Association française de recherche en médecine thermale (Afreth) a mené un essai clinique pour évaluer le traitement de la gonarthrose par la cure thermale. Reposant sur 462 patients de plus de 50 ans, l'étude Thermarthrose est, à ce jour, la plus importante étude randomisée menée en médecine thermale.

Les patients ont été divisés en deux groupes : un groupe cure en ambulatoire et un groupe témoin. Le critère de jugement principal était l'obtention d'une amélioration clinique significative à 6 mois. Les résultats, publiés en 2009 dans les « Annals of the Rheumatic Diseases »,  montrent qu’à 6 mois 50,8 % des patients curistes étaient améliorés en termes de douleur et de capacités fonctionnelles, contre 36,4 % patients témoins (p=0,005). Des résultats qui prouvent une supériorité de la cure thermale associée aux thérapeutiques non chirurgicales habituelles de la gonarthrose et qui battent également en brèche la conviction de nombreux médecins « qui pensaient à tort que les bénéfices, notamment concernant l’amélioration de la douleur, n’étaient effectifs que pendant la durée de la cure », comme le souligne le Pr Christian-François Roques, président du conseil scientifique de l’Afreth.

Pour ces patients, « la prise en charge en milieu thermal repose essentiellement sur des bains individuels, des applications de boues, des massages sous infusion d’eau thermale et de douches pour ceux qui souffrent de lombalgies », explique le Pr Roques. Il souligne également que « peuvent être ajoutés aux soins des programmes d’éducation à ces pathologies locomotrices. Ils permettent de faire passer plusieurs grands types de messages sur la compréhension de ces maladies, sur les possibilités existantes de traitement, sur ce qu’il faut absolument éviter et ce qu’il est conseillé de faire pour entretenir l’outil locomoteur ».

Benoît Thelliez

Source : Le Quotidien du médecin: 9715