Des chercheurs ont exploré le potentiel du blinatumomab chez les enfants nouvellement diagnostiqués d’une leucémie aiguë lymphoblastique à précurseurs B (LAL-B) dans un essai clinique international de phase 3. La réponse est sans appel : le blinatumomab associé à la chimiothérapie améliore significativement la survie sans cancer des enfants, selon l’analyse intermédiaire. Ces résultats prometteurs, publiés dans le New England Journal of Medicine, ont conduit à l’arrêt anticipé de la randomisation de l’étude.
Lors d’une rechute, le blinatumomab, qui cible les antigène CD19 exprimés à la surface des lymphocytes B et T, est l’une des options thérapeutiques déjà disponibles dans la LAL-B. La Haute Autorité de santé a émis un avis favorable au remboursement de ce traitement chez l’enfant de plus d’un an en première rechute à haut risque dans le cadre du traitement de consolidation en 2022 et chez l’adulte en première ou seconde rémission complète avec une maladie résiduelle minimale (MRD) positive égale ou supérieure à 0,1 % en 2024. La molécule combinée à la chimiothérapie standard a aussi récemment prouvé son efficacité en première intention chez l’adulte. La LAL-B, le cancer pédiatrique le plus fréquent, possède un bon taux de guérison mais les LAL-B récidivantes sont la première cause de mortalité liée au cancer chez les enfants.
Le blinatumomab améliore la survie à 3 ans
Les chercheurs ont comparé la survie sans cancer d’enfants répartis dans trois groupes selon leur risque de récidive (favorable, standard et haut), après une chimiothérapie d’induction. Les patients avec un risque standard sans maladie résiduelle minimale (MRM) et ceux avec un risque favorable ont été traités par chimiothérapie de consolidation seule. Tous les autres (haut risque et risque standard avec MRM) ont reçu de manière randomisée la chimiothérapie de consolidation seule (722 patients) ou combinée avec deux cycles non consécutifs de 28 jours de blinatumomab (718 enfants).
Pour un suivi en médiane de 2,5 ans, l’estimation à 3 ans de la survie sans cancer était de 96 % pour le blinatumomab et 87,9 % pour la chimiothérapie seule, sur la totalité des enfants. Chez les patients avec un risque standard, la survie sous blinatumomab était de 97,5 % contre 90,2 % avec le traitement standard ; 94,1 % et 84,8 % pour les enfants à haut risque de récidive.
Un surrisque de sepsis et d’infections liées aux cathéters
Parmi les effets indésirables observés sous blinatumomab, on retrouve avec une occurrence rare le syndrome de libération des cytokines, les convulsions et le sepsis de grade 3 ou plus. Lors d’une analyse par stratification, l’incidence du sepsis non-mortel et des infections liées aux cathéters était plus haute chez les enfants à risque standard de récidive sous blinatumomab (14,8 %) par rapport à leurs homologues en chimiothérapie seule (5,1 %). Aucune différence n’a été observée dans le groupe à haut risque.
Après ces résultats d’analyse intermédiaire, l’essai doit analyser les effets à plus long terme de cette thérapie. Restera aussi à déterminer dans d’autres essais cliniques le meilleur nombre de cycles de blinatumomab, leur calendrier et l’efficacité dans des groupes à plus haut risque.
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