Impliquer davantage les généralistes dans la fin de vie, oui mais comment, alors que les négociations sur le travail d ’équipe ont échoué ? « Les médecins accompagnent, déjà, leurs patients en fin de vie », rappelle Claude Leicher, président de MG France. Et Luc Duquesnel, chef de file de l’UNOF, de préciser que « fréquemment, les médecins se rendent disponibles en dehors de l’ouverture de leur cabinet. Très souvent, ils laissent leur numéro de portable à la famille du patient et ça ne se sait pas. »
Mais, pour qu’ils puissent en faire davantage, Claude Leicher voit une série d’obstacles à lever. Notamment s’agissant de la prescription et de la délivrance de médicaments. « Il y a des produits dont l’accès est réservé à l’hospitalisation, ce qui nous oblige à passer par l’HAD », précise-t-il. Autre difficulté, pointée par Luc Duquesnel : le respect des plans de soins, conformes aux souhaits des patients et validés par leur entourage. « En dehors de la présence du médecin traitant, on a très souvent recours à l’hospitalisation du patient à défaut de disposer de documents sur ses intentions ».
Une cotation spécifique
Pour l’un comme pour l’autre, l’avenir passe par les équipes de soins primaires. « Il faudrait avoir des professionnels qui ont l’habitude de travailler ensemble et pas seulement sur la fin de vie », explique Claude Leicher. Lui qui plaide pour la « déspécialisation et pour qu’on arrête de penser en termes de réseaux spécialisés » suggère que les soins palliatifs soient structurés autour du duo généralistes/infirmiers.
Aussi, Luc Duquesnel regrette que cet exercice coordonné ne soit pas valorisé. « On pourrait imaginer une cotation spécifique dans la nomenclature. » « Il faut prendre en compte les spécificités des consultations où le médecin doit passer un temps long avec le patient », ajoute Claude Leicher. Il faudrait, par ailleurs, envisager une formation aux soins palliatifs. Formation qui, veut croire Luc Duquesnel, verra plus de médecins y participer si la dynamique sur le sujet s’engage.
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