Une équipe de chercheurs américains a identifié une enzyme nommée Mical2, qui est produite en excès dans les adénocarcinomes canalaires pancréatiques (ADKP) et promeut la croissance tumorale. Cette étude ouvre une piste thérapeutique alors qu’il est primordial de trouver de nouveaux traitements contre ce cancer comptant parmi les plus meurtriers.
« Malgré des progrès récents, ce cancer reste de mauvais pronostic, lit-on dans le guide pratique de l’Institut national du cancer (Inca). Il pourrait devenir la deuxième cause de mortalité par cancer en 2030 ». D’après le panorama des cancers 2024, près de 16 000 nouveaux cas d’ADKP ont été recensés en 2023 et ce cancer a causé 12 700 décès en 2021.
L’étude, publiée dans Cancer Research, a analysé les séquences régulatrices de gènes (autrement appelées super-enhancers ou SE) de l’adénocarcinome pancréatique chez l’humain pour caractériser des promoteurs de la maladie qui pourraient constituer des cibles thérapeutiques.
La surexpression de Mical2 dégrade le pronostic
Les chercheurs ont démontré la place centrale de l’enzyme Mical2, normalement impliquée dans la morphologie et la migration des cellules, et sa surexpression dans les cellules tumorales. Dans les tissus analysés, plus le taux de Mical2 était haut, moins le pronostic du patient était bon : ceux avec un niveau d’expression bas ont survécu deux fois plus longtemps.
La protéine surcharge la voie de signalisation Kras, qui est connue comme principal moteur de la croissance tumorale et de la formation de métastases. La suppression du gène Mical2 in vitro dans les cellules des patients a significativement réduit l’activité de Kras, entraînant une baisse de la prolifération, de l’invasion de la matrice extracellulaire et de la migration des cellules cancéreuses. Ces mécanismes ont été confirmés in vivo chez la souris
Il existe déjà des traitements qui inhibent des protéines de la même famille que Mical2 (flavoprotéines), utilisés dans la dépression, les troubles neurodégénératifs et l’hyperthyroïdie, qui pourraient être repositionnés dans le cancer du pancréas ou servir de base au développement de nouvelles molécules.
Greffe : les Français favorables au don mais trop peu informés
Maladie de Charcot : les troubles du sommeil précéderaient l’apparition des symptômes moteurs
Recherche
Cohorte ComPaRe : cinq ans d’enseignements tirés des patients
Traiter l’obésité pédiatrique améliore la santé cardiométabolique à long terme