Neuf projets vaccinaux contre la maladie Covid-19 sont soutenus par la Coalition pour les innovations et la préparation aux épidémies (CEPI).
L'Institut Pasteur, associé avec Themis et l’université de Pittsburgh/Center for Vaccine Research (CVR), développe un vaccin dans lequel le virus atténué de la rougeole est utilisé comme vecteur d'un fragment de la protéine de surface Spike spécifique au SARS-CoV-2. Le virus de la rougeole est employé comme vecteur dans d'autres pathologies : un vaccin contre le chikungunya sera disponible en 2020, en attendant deux autres contre Zika et la fièvre de Lassa, tous mis au point par l'équipe de Frédéric Tanguy. En avril, les chercheurs devraient parvenir à identifier un candidat vaccin optimal, avant un lancement d'une première phase clinique vers septembre.
Les Instituts nationaux de la santé américains ont, quant à eux, entamé les premiers tests chez des volontaires humains d'un vaccin à ARN nommé mRNA-1273, développé par l'entreprise de biotechnologie Moderna basée à Cambridge (Massachusetts). Le principe est d'introduire un ARN messager qui induise la production, directement par les cellules du patient, d'un fragment de la protéine Spike. Moderna a pris de l'avance en « détournant » un projet de vaccin à ARN en cours de développement contre le MERS-CoV.
La start-up allemande CureVac développe aussi une technologie vaccinale basée sur l'ARN transporté par des nanoparticules lipidiques de nouvelle génération (LNP). Rendue célèbre par la rumeur, démentie depuis, de tentative de rachat d'exclusivité de son vaccin par l'administration américaine, CureVac a déjà expérimenté ce concept avec deux candidats respectivement contre la rage et la grippe. La start-up allemande affirme pouvoir faire les premières expérimentations humaines de son vaccin contre le Sars-CoV-2 au début de l'été. Pour CureVac comme pour Moderna, les chercheurs naviguent en terre inconnue : aucune thérapeutique basée sur l'ARN n'a encore été mise sur le marché, ce qui soulève des défis d'ordre réglementaire.
Le PittCoVacc, développé par les chercheurs de l'école universitaire de Pittsburgh Coronavirus Vaccine, s'appuie sur un patch à micro-aiguilles destiné à injecter des fragments de protéines virales en intradermique. Cette approche est compatible avec des campagnes de vaccination à très grande échelle. Les protéines sont produites en masse dans des « cellules usines » cultivées in vitro, et les micro-aiguilles peuvent être stockées à température ambiante.
Les chercheurs de l'université d'Oxford tentent d'utiliser un adénovirus comme vecteur porteur de la protéine Spike. La différence majeure avec le virus de la rougeole utilisé par les chercheurs de l'Institut Pasteur tient au fait que ce virus n'est plus réplicatif une fois injecté et ne se reproduit bien qu'en culture, ce qui oblige à employer de fortes doses.
Dix millions ont été accordés par la CEPI à l'université de Queensland pour adapter leur protéine CLAMP au SARS-CoV-2. Cette protéine est capable de stabiliser la protéine de fusion des virus enveloppés afin de la maintenir en place et de la présenter aux lymphocytes B et T.
L'université de Hong-Kong, bénéficie également d'un petit financement par la CEPI (600 0 000,00 euros) pour obtenir un vaccin vivant atténué, directement à partir du SARS-CoV-2.
Le laboratoire Johnson & Johnson a annoncé, pour sa part, avoir sélectionné un candidat vaccin à partir d’études menées depuis janvier 2020. Un partenariat avec le ministère de la Santé américain, via la Biomedical Advanced Research and Development Authority (BARDA), leur permet un co-financement du développement à hauteur de plus d'un milliard de dollars. Johnson &Johnson devrait commencer un essai de phase 1 au plus tard en septembre 2020, et promet que les premiers lots pourraient être disponibles début 2021.
La firme britannique Novavax développe une technologie encore inédite : la fabrication d'une protéine Spike recombinante couplée à une nanoparticule.
Article précédent
Un réveil tardif ?
Article suivant
Un objectif qui mobilise la recherche du monde entier
Un réveil tardif ?
Une liste de candidats qui s'allonge
Un objectif qui mobilise la recherche du monde entier
Un potentiel effet protecteur du BCG contre le SARS-CoV-2