Vaccins pneumococciques conjugués

Un impact sur la fréquence globale des infections

Publié le 24/09/2012
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Crédit photo : S Toubon

CHEZ L’ENFANT, le pneumocoque (Streptococcus pneumoniae) est l’agent pathogène le plus fréquemment en cause dans les infections respiratoires basses qui, au niveau mondial, sont une cause majeure de décès avant l’âge de cinq ans (environ 825 000, soit 11 % de la mortalité dans cette tranche d’âge en 2000). L’avènement des vaccins pneumococciques conjugués (PCV) a permis de réduire significativement la fréquence de ces infections. Les études d’efficacité menées dans différentes régions du monde retrouvent une diminution de 33 % de la fréquence des pneumonies alvéolaires indiquant clairement le rôle majeur joué par le pneumocoque dans cette pathologie, alors même que les outils diagnostiques classiques ne détectent une bactérie pathogène que dans une faible proportion d’infections respiratoires basses et de pneumonies. Il est apparu également que le vaccin permet une réduction de fréquence d’autres types de pneumonies, de cause non identifiée, témoignant également de l’implication du pneumocoque dans ces affections. Enfin, le vaccin pneumococcique s’est révélé avoir un impact sur la fréquence des pneumonies virales (VRS, metapneumovirus, influenza et para-influenza ) attestant du fait que ce qui était considéré jusqu’alors comme de pures infections virales étaient en fait des coïnfections virus-bactéries.

L’introduction du vaccin pneumococcique heptavalent dans le programme vaccinal de différents pays a été suivie d’une diminution importante de la fréquence des infections respiratoires, avec aux États-Unis par exemple, une baisse de 30 % des hospitalisations pour pneumonie chez les enfants de moins de 2 ans. Dans le même temps, les hospitalisations pour infections respiratoires basses hors pneumonie ont diminué également de 22 %.

Vaccins 10- et 13-valents et formes compliquées.

Certains sérotypes de pneumocoque qui ne sont pas présents dans le vaccin heptavalent sont impliqués dans des formes compliquées de pneumonie (empyème) dont la fréquence, de façon prévisible, n’a pas été diminuée par la mise en œuvre de la vaccination – elle a même augmenté au niveau mondial– d’autant qu’un autre pathogène non pneumococcique, le SARM (Staphylococcus aureus résistant à la méticilline) est également en cause dans cette pathologie. Les nouveaux vaccins pneumococciques conjugués à 10 et à 13 valences contiennent le sérotype responsable d’empyème et l’on peut donc s’attendre à une réduction de la fréquence de cette pathologie. Dans une étude (1) menée au Brésil (où le vaccin pneumococcique 10-valent a été introduit dans le programme national de vaccination en avril 2010), ayant inclus 152 enfants âgés, en moyenne, de 23 mois, hospitalisés pour pneumonie à pneumocoque, et dont plus de la moitié présentaient un empyème, la couverture des vaccins 10- et 13-valents contre les sérotypes en cause s’est révélée excellente, de respectivement 85,6 % et 96,2 % pour les pneumonies et 90 % et 97,5 % pour l’empyème.

(1) Yoshioka CR et coll. Poster C5-68.

Dr HÉLÈNE COLLIGNON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9162